L’émissaire de l’ONU et le Parlement parallèle se sont quittés sans accord, Libye : les consultations font un flop à Alger

L’émissaire de l’ONU et le Parlement parallèle se sont quittés sans accord, Libye : les consultations font un flop à Alger

d-libye-les-consultations-font-un-flop-a-alger-b7c00.jpgLes consultations engagées à Alger, entre le médiateur onusien, Bernardino Leon, et le Conseil général national de Tripoli (CGN, Parlement non reconnu) se sont achevées vendredi dans la soirée sans la moindre avancée. Les représentants du CGN ont maintenu leur revendication concernant le texte de l’accord de paix de Skhirat (Maroc), uniquement signé par le Parlement parallèle de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale.

“Le dialogue (inter-libyen) se poursuit, et on va voir comment on peut dépasser les divergences” entre les parties libyennes en conflit depuis la chute de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi, fin 2011, a déclaré l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU en Libye, à l’issue de cette tentative avortée de convaincre le CGN, contrôlé par la milice islamiste Fajr Libya, de se joindre au dit accord. “Le quatrième projet d’accord est un pas positif, mais il reste de prochains pas à faire”, a déclaré, de son côté, Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, soulignant qu’“il faut que la stabilité revienne dans ce pays voisin”. Une instabilité née de l’intervention militaire étrangère, sous prétexte d’éviter un “génocide” en Libye, après la riposte sanglante de l’ancien régime de Tripoli aux manifestations de ce qui est communément connu sous le nom de la “Révolution du 17 février 2011”. Cette intervention s’est achevée avec la mort de Mouammar Kadhafi, mais la France et la Grande-Bretagne, qui ont conduit les opérations sous la bannière de l’OTAN, ont abandonné par la suite ce pays aux milices. Tout en insistant sur la “justesse” de cette intervention, ces deux pays reconnaissent n’avoir pas assuré “le service après-vente”. Quatre ans après, alors que son avenir est plus que compromis, devant l’impasse politique, la Libye est devenue une véritable menace pour la stabilité régionale.

L’implantation de l’État islamique à Syrte, la ville natale de Kadhafi, et les ambitions expansionnistes de cette nébuleuse terroriste en Afrique du Nord ont réveillé les appétits des partisans d’une nouvelle intervention étrangère. Mais les voisins de la Libye, bien qu’ils soient directement menacés, continuent de privilégier la voie diplomatique pour sortir ce pays de la crise. Un défi difficile à relever, surtout avec des agendas différents pour chaque partie impliquée, de près ou de loin, dans cette guerre libyenne.

L. M.