Le trafic d’or explose dans le Sud

Le trafic d’or explose dans le Sud

arton4592-09b8e.jpgDepuis l’année passée, un nouveau mode de trafic a vu le jour dans le Grand Sud. Il s’agit du pillage de l’or. A Tamanrasset, In Guezzam et dans d’autres coins du Sud, des trafiquants subsahariens, soudanais et libyens ont investi les mines où ils arrivent, souvent, à voler des pépites du précieux métal jaune, à l’aide de détecteurs de métaux précieux, avant de les transférer hors du pays, voire en Israël.

Après le trafic de drogue, le trafic d’humains et la contrebande, voilà que le sud du pays connaît, désormais, le trafic d’or. Plus de 300 trafiquants de ce métal précieux ont été arrêtés entre janvier 2014 et février 2015, dont des Maliens, des Nigériens, des Algériens, des Libyens et des Soudanais, tandis que des quantités de pierres parsemées de pépites de métal jaune (de l’or brut) ont été saisies par les forces de sécurité lors des opérations menées aux frontières sud.

D’après une source sécuritaire, le trafic d’or dans le Sud est en train de s’amplifier tout en devenant un sérieux danger potentiel qui, non seulement menace la sécurité du territoire national, mais affecte surtout l’économie du pays vu les pertes dues à un tel trafic.

Toujours selon la même source, les trafiquants d’or, venus des pays voisins et aidés par des contrebandiers algériens, sont munis de grands moyens et, parfois, armés. Ils possèdent des détecteurs de métaux, des camions et, également, des téléphones satellitaires de type Thuraya, et même des armes à feu.

C’est avec ces appareillages que les trafiquants de différentes nationalités arrivent à s’introduire sur le territoire national, à localiser les mines d’or et passer ensuite au pillage des métaux précieux.

Ce n’est pas tout, les trafiquants subsahariens ont trouvé aide auprès des contrebandiers algériens qui, eux, connaissent parfaitement le Sud algérien. A partir de cette relation « gagnant-gagnant », les deux parties tirent profit en se partageant le butin.

Cette nouvelle forme de pillage, après celui des sites archéologiques où sont volées des statuettes de grande valeur, a pris une ampleur inquiétante, souligne une source sécuritaire à Tamanrasset.

Le pillage de l’or algérien a débuté il y a trois ans de cela, quand des trafiquants maliens, nigériens, tchadiens, soudanais, libyens et autres algériens et guinéens se sont lancés dans ce grand trafic qui touche de plein fouet l’économie nationale. La situation risque de s’aggraver d’autant plus que ces « mercenaires » ont déjà réussi à faire passer de grosses quantités de marchandises volées en Algérie, entre autre d’or.

Cela dit, l’extraction illégale des métaux précieux est couramment utilisée par ces nouveaux « mercenaires », selon une source sécuritaire établie à Tamanrasset. Face à cette inquiétante situation, les forces de sécurité, entre autres les GGF et les militaires, ont déployé leurs troupes pour surveiller plus rigoureusement les mines du pays. Des postes de contrôle ont été même installés à proximité des mines, après que des vols d’or ont été signalés aux GGF.

Les « mercenaires » africains ayant déjà opéré des pillages dans les mines du Grand Sud ont utilisé des moyens importants. Des semi-remorques, des pelles, des jumelles, des détecteurs de métaux, des téléphones satellitaires, des véhicules tout-terrain et, parfois, des armes à feu sont utilisés par les pilleurs d’or.

En outre, ils connaissent parfaitement les itinéraires, a ajouté la même source sécuritaire. Les opérations menées par les GGF dans plusieurs coins du Sud du pays ont confirmé l’implication de grands moyens par les trafiquants étrangers dans le pillage de l’or.

A Tamanrasset, les gardes-frontières (GGF) de la Gendarmerie nationale ont réussi à intercepter plusieurs camions à bord desquels différentes marchandises volées ont été découvertes.

Avant-hier, les GGF de Tamanrasset ont arrêté, lors d’une opération, cinq trafiquants maliens en phase de quitter le territoire algérien vers le Mali avec, à bord de leur camionnette, un important lot de médicaments d’origine incontrôlée et des pièces de rechange pour divers engins.

Toujours durant la journée d’avant-hier, quatre Subsahariens ont été interceptés et arrêtés par les gendarmes de Tamanrasset.

La fouille de leur véhicule a permis aux gendarmes de découvrir quatre pierres parsemés de pépites de métal jaune et un téléphone satellitaire. L’interception des trafiquants a eu lieu près du village Amsel, d’après la Gendarmerie nationale qui a ouvert une enquête.

Les quatre étrangers font partie d’un réseau de trafic d’or.

Ils étaient en contact avec leurs acolytes qui, eux, se trouvaient près d’une mine pour passer à l’acte. Les deux groupes de trafiquants s’échangeaient des renseignements par téléphone satellitaire, ce qui confirme les moyens importants auxquels recourent les trafiquants.