Le role de la diplomatie algérienne salué à Bruxelles, La pax algeriana

Le role de la diplomatie algérienne salué à Bruxelles, La pax algeriana

P150305-14.jpgLa paix en Libye passe par Alger

Coup sur coup, en l’espace d’une semaine, la diplomatie algérienne signe une deuxième réalisation majeure. Le règlement des conflits malien et libyen participera à la stabilisation de l’un des foyers de tension les plus dangereux, qui menace aussi bien l’Afrique que l’Europe.

L’Otan a livré «le projet» libyen sans service après-vente, sans prévoir the day after. Grave erreur d’appréciation. «L’opération menée contre la Libye a été une grosse erreur», ont avoué avant-hier, des responsables de l’Otan à une délégation officielle algérienne composée de parlementaires, de membres du ministère des Affaires étrangères, du ministère de l’Intérieur, du département de l’énergie, de la police, d’universitaires et de journalistes.

La délégation algérienne a été surprise d’apprendre ce difficile aveu de la part d’une organisation composée de 28 pays et qui emploie des bataillons d’experts et d’analystes. «Nous ne sommes pas les seuls responsables de cette débâcle, il n’ y a pas eu de suivi sur le terrain après notre opération, il y a également une part de responsabilité des Libyens eux-mêmes», nuancent cependant les mêmes responsables.

«L’Opération a eu lieu sur la partie Nord de la Libye et le Sud nous échappait totalement, on ne savait même pas ce qui s’y passait et tout le drame a été à ce niveau», confie un autre responsable. Il s’en est suivi un chaos total, un effondrement de l’Etat et en conséquence un repli idéal pour les organisations terroristes.

Au regard de ce qui est advenu de ce pays, près de quatre ans après l’intervention militaire, l’aveu des responsables de l’Otan, bien qu’officieux, vaut un mea-culpa des Occidentaux dans la gestion de ce dossier qui allait leur exploser au visage n’était-ce l’intervention de l’Algérie. En imposant sa démarche basée sur le règlement politique des conflits, Alger a réussi à désamorcer une véritable bombe qui aurait fait des dégâts incommensurables dans tout le Bassin méditerranéen.

Dans les couloirs du siège de l’Otan, à Bruxelles, le rôle de l’Algérie dans le règlement de la crise malienne est salué. Mais l’annonce, hier matin, d’une réunion à Alger de l’ensemble des protagonistes du conflit libyen, a fini par forcer le respect de tout le monde.

Ce qui a franchement «ébloui» les participants à la rencontre de l’Otan, ce sont les quelques détails apportés par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Invité à une émission de la Chaîne III de la Radio nationale, Messahel a révélé que plus de 200 responsables politiques et militaires libyens se sont rendus à Alger. Les pourparlers, on s’en doute, ont duré plusieurs mois. La rencontre d’Alger annoncée par le ministre devrait déboucher vers la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

Cela suppose que les négociations, tenues secrètes et qui se sont déroulées en même temps que le dialogue parrainé par l’ONU à Genève, ont été fructueuses. Pour preuve, le ministre délégué a évoqué la signature de plusieurs accords entre les belligérants. L’Otan interviendra-t-elle, cette fois-ci, de manière positive. En tout cas, à Bruxelles, ils annoncent que le projet de formation des militaires est déjà ficelé pour peu que les structures d’un Etat soient mises en place.

Les diplomates et les parlementaires présents à Bruxelles étaient en admiration devant l’efficacité de la diplomatie algérienne qui est parvenue à garder secret un processus long et complexe. Cela relève du miracle diplomatique et explique toutes les sollicitations dont fait l’objet Alger, ces derniers jours, depuis l’annonce de l’accord inter-malien.

Ainsi, coup sur coup, en l’espace d’une semaine, la diplomatie algérienne signe une deuxième réalisation majeure. Le règlement de ces deux conflits participera à la stabilisation de l’un des foyers de tension les plus dangereux qui menace aussi bien l’Afrique que l’Europe.

La délégation algérienne s’est rendue au siège de l’Otan à Bruxelles à l’invitation de l’Alliance pour fêter le 20e anniversaire du dialogue inter-méditerranéen et le 15e pour l’Algérie. L’opération avait pour but de renforcer le dialogue bilatéral mais aussi d’humaniser l’image de l’Otan, mais les plaies étaient trop vives avec le drame libyen.