Le MSP de Mokri encense le FIS dissous, Prémices d’un front islamiste anti-Bouteflika

Le MSP de Mokri encense le FIS dissous, Prémices d’un front islamiste anti-Bouteflika

mokri.jpgll.jpgLe courant islamiste en Algérie ne désarme pas, en dépit de ses piètres résultats lors des échéances électorales précédentes, et compte réinvestir en force la scène politique nationale en basculant dans l’opposition la plus radicaliste.

C’est en tout cas les prétentions d’Abderezzak Mokri, le nouveau président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), fraîchement installé en remplacement de Aboudjerra Soltani.

C’est ce qu’il en ressort en substance de l’entretien qu’il vient de donner à l’agence de presse allemande DPA lors de son récent déplacement au Caire, où il annonce notamment, que son parti ne soutiendra pas Abdelaziz Bouteflika pour briguer un autre mandat à la Magistrature suprême, à la faveur de la prochaine élection présidentielle. En parallèle, le nouveau leader du MSP ne cache pas ses affinités avec le FIS dissous, allant jusqu’à l’encenser en ce sens qu’il aurait « contribué à la stabilité du pays ». Aussi envisage-t-il de s’allier à d’autres formations politiques islamistes en Algérie, afin de constituer un bloc solide capable de rivaliser sur la scène nationale.

Il s’agit là, de prémices d’un front islamiste radical sur la scène politique en Algérie, en prévision de la présidentielle de 2014, dans une ultime tentative de se repositionner afin de se mettre au diapason de la montée de leurs confrères de la même mouvance en Egypte, en Tunisie et au Maroc. Pourtant, « rien n’est encore clair sur la scène politique », a estimé Abderezzak Mokri dans le même entretien, en réponse à une éventuelle candidature de Aboudjerra Soltani à la prochaine présidentielle.

Néanmoins, il croit dur comme fer en la victoire des islamistes en Algérie amputant leur débâcle dans les dernières élections législatives et locales à la fraude électorale, sans laquelle les partis islamistes l’emporteraient certainement. Ceci dit, la propulsion de ce radicaliste à la tête du MSP, un parti longtemps à la solde du gouvernement, renseigne sur la dislocation de l’échiquier politique national, où les islamistes voudraient s’ériger en réelle force d’opposition sur la scène.

 » Le passage de notre parti à l’opposition n’est pas dicté par le vent du printemps arabe (…) Nous ne connaissons ni les Frères musulmans ni le Qatar « , a claironné le néo-président du MSP, à la fois pour se justifier de certaines accusations mais aussi et surtout pour dire que le bloc islamiste en Algérie, est resté intact. D’où d’ailleurs, son clin d’œil aux éléments du FIS dissous dans une entreprise de récupération à peine déguisée, visant à étoffer ses rangs en vue des prochaines échéances. D’ailleurs, le MSP envisage une alliance avec le parti radical d’Abdelmadjid Menasra, en guise de prélude à cette nouvelle alliance islamiste aux dents longues.

Reste à savoir si les efforts des islamistes seraient récompensés par un consensus autour d’un présidentiable digne de représenter la mouvance lors de la prochaine élection présidentielle. Aboudjerra Soltani qui n’a pourtant pas tu ses prétentions, ne semble pas jouir de cette carrure, ayant du mal à endosser le costume de l’opposition après de longues années au service du pouvoir, dans le cadre de l’alliance présidentielle.

Par M. Ait Chabane