Le Dr Kamal Eddine Fekhar condamné par le tribunal de Ghardaïa à une année de prison ferme

Le Dr Kamal Eddine Fekhar condamné par le tribunal de Ghardaïa à une année de prison ferme

docteur-fekhar.jpgLe tribunal de la Cour de Ghardaïa a prononcé mardi une peine d’une année de prison ferme, contre le militant des droits de l’homme, Dr Kamal Eddine Fekhar (membre actif de la section locale de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme) alors que quinze autres accusés ont été condamnés à six mois de prison ferme, a appris mardi l’Associated Press (AP) prés de son avocat maitre Salah Debbouz.

Mardi dernier le procureur de la République de la même Cour avait requis cinq années de prison ferme et 1 million de dinars, contre les seize prévenus, accusés d’ « avoir porté atteinte au drapeau national, dégradation de deniers publics, attroupement sur la voie publique et incitation à l’émeute ». Dr Kamal Ediine Fekhar, qui n’en est pas à son premier démêlé avec la Justice, en compagnie de quinze militants des droits de l’homme appartenant à la LADDH, avait tenté de perturber la cérémonie d’ouverture de la 46éme édition de la fête du tapis local en faisant irruption dans la tribune officielle en dénonçant « la dilapidation des fonds publics dans des fêtes inutiles au moment où les citoyens manque de logements, d’emploi, de structures sanitaires ».

L’action de protestation du Dr Fekhar et ses amis, au moment de monter à la tribune où prenaient place les autorités officielles avait été violemment réprimée par les forces de l’ordre qui ont procédé à l’arrestation du Dr Fekhar et 15 de ses compagnons. Ces arrestations avient été suivies de violents affrontements entre jeunes des quartiers de la vieille ville et les forces antiémeutes causant d’importants dégâts sur les édifices publiques et résidences privées. Selon maitre Salah Debbouz, qui compte introduire un pourvoi en cassation, le procès s’est déroulé aujourd’hui « sous la pression de nombreux militants des droits de l’homme rassemblés à proximité du tribunal.

Le procès du Dr Fekhar intervient au lendemain d’une campagne d’arrestations faisant suite aux affrontements inter-communautaires , qui avaient ébranlé le 22 novembre dernier la ville de Ghardaïa durant lesquels les services de sécurité ont procédé à de nouvelles arrestations. Selon des sources locales, quatorze autres personnes ont été arrêtées dimanche dernier et transférées vers la sûreté de wilaya de Ghardaïa où elles ont été entendues.

Lundi, elles ont été présentées devant le procureur de la république du tribunal de Ghardaïa qui les a déférées devant le magistrat instructeur, alors que dans la soirée de lundi le verdict est tombé. Sept personnes sont placées sous mandats de dépôt et incarcérées, cinq autres ont été placées sous contrôle judiciaire et deux autres ont bénéficié d’une citation directe à comparaître. Au total c’est pas moins de 145 personnes qui sont arrêtées.

Pour rappel, ces arrestations sont intervenues suite à des affrontements inter-communautaires déclenchés, suite à une partie de football entre deux équipes locales. Durant deux jours, les émeutiers se sont livrés à des actes de vandalisme touchant des résidences individuelles, des commerces privés et mêmes des sièges d’institutions publiques, comme les banques.

La ville de Ghardaïa est régulièrement secouée par des affrontements inter-communautaires que les autorités n’arrivent pas à juguler définitivement. Peut être que la solution sécuritaire ainsi que la façon d’identifier le problème de cette wilaya particulière exigent-elles une nouvelle approche.