Le Cnapest maintient la pression, les parents d’élèves interpellent Bouteflika

Le Cnapest maintient la pression, les parents d’élèves interpellent Bouteflika

arton4138-2d250.jpgL’instabilité perdure dans le secteur de l’éducation nationale. Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest-Elargi) poursuit, son mouvement de grève pour la troisième semaine consécutive. Devant cet état de fait, les parents d’élèves lancent un appel au président de la République pour mettre un terme à cette situation inquiétante.

Le chargé de la communication et de l’information du Cnapest-Elargi, M. Messaoud Boudiba, s’est félicité de la forte mobilisation des PES qui, selon lui, ne comptent pas lâcher prise jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

Ce syndicaliste a par contre exprimé son mécontentement vis-à-vis des agissements de la ministre de tutelle, lesquels, selon lui, « ne servent ni l’intérêt de l’école ni l’intérêt du secteur ». « Cela fait une année que nous attendons la concrétisation de nos revendications, en vain », a déploré notre interlocuteur. Messaoud Boudiba regrette le fait que « la tutelle ne fait que jeter de l’huile sur le feu au lieu de calmer les esprits ».

Selon lui, le mouvement de grève déclenché par le Cnapest-Elargi est motivé par la non-prise en charge, à ce jour, des doléances des travailleurs de l’éducation De ce fait, le Cnapest-Elargi, par la voix de son chargé de la communication et de l’information, appelle la tutelle à procéder à l’application des engagements contenus dans les P.-V. de rencontre signés entre les deux parties concernées datant de 2013. Il convient de rappeler que le statut particulier constitue la pomme de discorde opposant le ministère de l’Education aux syndicats autonomes.

Révisé en 2013, le nouveau statut particulier des travailleurs de l’éducation est de nouveau critiqué par les syndicats, qui exigent sa révision. Le ministère, qui a refusé d’ouvrir le chantier de sa réforme sous la pression et se contente de promettre une révision « réfléchie pour éviter les erreurs du passé », invite le partenaire social à préparer le terrain aux commissions chargées d’étudier ce point.

L’association des parents d’élèves, qui a exprimé son inquiétude quant aux répercussions négatives de ces grèves répétitives des enseignants sur le déroulement de l’année scolaire, a appelé le président de la République à intervenir pour mettre un terme définitif à ce phénomène qui n’a que trop duré. Selon l’association, cette grève, qui met en péril l’année scolaire, tourne à une « démonstration de force des syndicats engagés dans une guerre de leadership ».

« Aujourd’hui, le secteur de l’éducation est pris en otage par les grèves, au moment où les examens de fin de trimestre risquent carrément d’être sacrifiés », a indiqué l’association dans un communiqué rédigé à l’issue de la réunion organisée pour examiner la situation dans le secteur de l’éducation.

Face au risque de pourrissement, la Fédération demande aux syndicats de « prendre leurs responsabilités », tout en s’en remettant au président Bouteflika pour intervenir. Commentant les grèves à répétition qui émaillent depuis des années le déroulement de l’année scolaire, elle estime que les syndicats « se concurrencent autour d’un cadavre », en l’occurrence l’Ecole, négativement impactée par des grèves à n’en plus finir.

Le bureau de l’association s’interroge aussi sur les raisons qui poussent les syndicats à refuser les offres de dialogue tout en abusant de recours à la grève, censée être l’ultime moyen quand tous les autres sont épuisés. Et d’appeler encore, dans son communiqué, « à préserver l’école algérienne des luttes politiques et idéologiques ». Les membres de l’association tiennent à rendre hommage à la ministre de l’Education et apportent leur soutien à sa proposition portant mise en place d’une charte d’éthique et de stabilité.