Le chef de la division études sismologiques au CRAAG : «Nous enregistrons 100 séismes par mois».

Le chef de la division études sismologiques au CRAAG : «Nous enregistrons 100 séismes par mois».

L’Algérie enregistre une moyenne de 100 séismes chaque mois, avec une forte activité sismique dans les wilayas du Nord et de l’Atlas saharien.

Selon le chef de la division chargée des études sismiques au Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (Craag), Hamoud Beldjoudi, contacté par nos soins, « ces dernières semaines, on assiste à une intense activité sismique. Mais, elle rentre dans un cycle d’activité quotidienne, régulière et normale du Nord algérien.

« Dès fois, on assiste à des plis sismiques majeurs, comme la secousse qu’on a enregistrée à Skikda, d’une magnitude de 4,6 sur l’échelle ouverte de Richter. Mais, cette dernière est beaucoup plus proche de Constantine que de Skikda. C’est un séisme majeur. Après, il y avait toute une activité de répliques que le citoyen n’a pas ressenti, du fait que seuls nos appareils détectent et enregistrent en temps réel».

A la question de savoir si cette activité est liée à des facteurs spécifiques à cette région ou encore à la région de Biskra, qui a, pour rappel, a vécu une série de secousses telluriques durant plus de 3 mois, M Beldjoudi a affirmé qu’«il s’agit d’une confrontation de deux plaques tectoniques. Il, faut savoir que l’Algérie appartient à la plaque Afrique. Celle-ci est en collision avec la plaque Eurasie (Europe et Asie), avec un taux de convergence annuelle de 5 millimètres. Cela donne des séismes fréquents et une activité quotidienne régulière sur le Nord algérien, l’Atlas saharien et les Hauts-Plateaux. Ce qui donne, en moyenne, une centaine de séismes chaque mois.»

Notre interlocuteur dira que «la majorité de ces secousses n’est pas ressentie par les populations, du fait que leurs fréquences n’atteignent pas les magnitudes des plis sismiques majeurs.» En revanche, expliquera M Beldjoudi, l’Algérie enregistre une moyenne de 3 à 4 séismes avec des magnitudes supérieures à 4 et 5 degrés. «Il faut dire aussi que ce mouvement et cette activité sismiques sont perpétuels chez nous. On a l’expérience de Boumerdes ou encore de Chlef qui nous montrent le rythme sismiques du Nord Algérien».

Concernant le cas de la wilaya de Biskra, une région à faible sismicité, M Beldjoudi a indiqué que «Biskra a enregistré par le passé des séismes. C’est vrai que géologiquement, Biskra est située sur l’Atlas saharien, mais ces derniers mois, cette région a vibré au rythme de moyennes et faibles secousses. Après, si on se réfère à l’historique de toute cet Atlas, on a enregistré beaucoup de séismes. Mais, comparativement au Tell Atlas, les fréquences sont beaucoup moindres, car on est loin au front des fortes collisions, des plaques marines et de la plaque Afrique.»

Du reste, M Beldjoudi a tenu à rassurer les populations, arguant que «si on construit nos bâtisses conformément aux normes antisismiques, on n’aura ces activités n’ont aucune incidence. Donc, pas de panique».