Le numéro un d’Al Qaîda au Maghreb islamique aurait été chassé par les prétendus adeptes d’Al Baghdadi, le calife de Daesh.
Ne jouissant plus d’aucun soutien au Centre, ou zone centre, selon la cartographie terroriste, le tristement célèbre Abdelmalek Droudkel, alias Abou Mossaâb Abdel Wadoud, après avoir échoué à rejoindre le Sud, se serait terré avec une vingtaine de ses proches dans les maquis de Jijel. L’information, en cours de vérification par les services de sécurité, fait suite aux aveux précieux d’un terroriste qui s’est récemment rendu et dont l’identité n’a pas été dévoilée.
Ce qui explique la mobilisation singulière des forces de l’Armée nationale populaire dans la région de Jijel, plus particulièrement dans les maquis d’El Milia où l’on constate, selon des habitants contactés par téléphone une présence plus importante des troupes militaires au lieudit Tenafddour. Une zone essentiellement boisée, à la végétation très consistante. Des renforts impressionnants ont été dépêchés sur les lieux. Les habitants témoignent de la crainte qui s’est installée depuis trois jours, les obligeant à demeurer chez eux. «Personne n’ose sortir en fin d’après-midi, précise un jeune», ajoutant «sauf peut être pour des cas d’urgence».
Le climat est très tendu et le contexte ramène les mémoires à un passé encore vivace où le terrorisme sévissait pleinement, ravivant ainsi les affres des accrochages interminables. Le numéro un d’Al Qaîda au Maghreb islamique aurait été chassé par les prétendus adeptes d’Al Baghdadi, le calife de Daesh. Ces derniers, ayant fait allégeance à l’Etat islamique, entendent être les seuls maitres à bord en créant une énième secte Djound Al Khilafa. De plus en plus isolé, Droudkel ne semble plus être que devant deux choix, se rendre ou mourir. Un dispositif hermétique a été dressé selon une stratégie étudiée quadrillant un large périmètre. Des barrages de la Gendarmerie nationale ont été installés le long des axes routiers. Les forces héliportées sillonnent quant à elles les massifs montagneux de toute la région. Cette information n’est pas la seule à être exploitée dans le cadre du renseignement opérationnel, des sources concordantes confient que deux embarcations de fortune, probablement utilisées pour tromper les doutes des services de sécurité, ont été découvertes à Oued Zhour, non loin d’El Milia chargées d’armes et de munitions.
Nos sources se refusent tous détails sur la provenance des engins ayant servi de moyens de transport d’armes et notamment sur la quantité du lot. Un nouveau mode d’emploi, qui n’a pourtant pas surpris les forces de sécurité ayant déjà prévenu les plus hautes autorités militaires dans leurs rapports, se référant aux renseignements en leur possession. Le territoire jijilien est connu pour avoir été le nid des groupes terroristes. D’abord l’AIS qui exploitera les caches datant de l’époque coloniale avant de déposer les armes, au GIA, au Gspc et à Al Qaîda au Maghreb islamique. Les plus grandes opérations militaires ont eu bien lieu dans cette région, mais aussi les attentats contre les citoyens et les forces de sécurité. C’est dire aussi que cette région avait établi un très grand nombre de redditions entre 2003 et 2005 après la wilaya de Skikda dont les maquis se joignent dans une topographie complexe avec ceux de Jijel.
Deux terroristes activement recherchés avaient été abattus le mois dernier à Jijel dans la localité dite Al Chahna. Des armes, des munitions, des téléphones portables, des grenades et d’autres objets avaient été récupérés. A l’heure où nous mettons sous presse, l’ANP tout en poursuivant ses investigation est en train de se préparer à lancer la plus grande action militaire depuis des années simultanément avec celle actuellement en cours dans les maquis de la Kabylie sur la trace des prétendus éléments de Daesh. Dans le cadre de la lutte antiterroriste, les forces de l’ANP, relevant du secteur opérationnel de Tipaza avaient mis hors d’état de nuire deux terroristes et récupéré des armes, des munitions, des explosifs, des téléphones portables ainsi qu’une paire de jumelles. Les deux criminels ont été abattus lors d’une embuscade des forces de sécurité au lieudit Tazrout, au niveau de la daïra de Damous, précisait un communiqué du ministère de la Défense nationale.
