L’Algérie se dirige, enfin, vers l’interdiction de fumer dans les espaces publics

L’Algérie se dirige, enfin, vers l’interdiction de fumer dans les espaces publics

fumee.jpegL’Algérie veut éteindre les cigarettes dans les lieux publics. Une interdiction de fumer dans une douzaine d’endroits figure ainsi dans le rapport du Comité de lutte contre le tabagisme qui sera remis prochainement au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé aujourd’hui, 27 novembre le Professeur Nouredine Zitouni, président du Comité dans un entretien à la radio algérienne.

Si les propositions du comité sont adoptées, il sera formellement interdit de fumer « dans les gares ferroviaires, routières, les aéroports, le métro, les hôpitaux, toutes les institutions relevant du ministère de la justice comme les cours de justice et du ministère de la jeunesse comme les auberges de jeunesse… », a énuméré le professeur Zitouni.

Il restera encore à mettre en oeuvre ces nouvelles mesures. Car, officiellement, l’interdiction de fumer dans les espaces publics existe déjà. Le professeur Zitouni a ainsi rappelé la loi de 2001 qui édicte cette interdiction mais qui n’a jamais été appliquée.

Les pouvoirs publics vont-ils être plus sévères dans l’application de la loi? Les chiffres des ravages causés par le tabagisme y incitent fortement: 50 morts par jour à cause de la cigarette. L’inquiétude est d’autant plus de mise que le tabagisme s’étend chez les plus jeunes. On estime que 20% des 16 -25 ans fument.

La lutte contre le tabagisme est bien un grand problème de santé publique en Algérie.

Le projet de Loi sanitaire en préparation consacre ainsi plus d’une douzaine d’articles à la lutte anti tabac et 2015 sera l’année du plan national de lutte contre le tabagisme, a souligné Nouredine Zitouni.

D’autant que les coûts de la prise en charge des maladies générées par le tabac sont lourds et pèsent sur les finances publiques. « Nous remboursons au centuple la fiscalité hors-hydrocarbure générée par les industries de tabac. Les malades que nous traitons à cause de la cigarette nous reviennent 100 fois plus chers que les recettes que l’Etat engrange grâce à l’industrie du tabac », a indiqué le Professeur Zitouni.

Trois fois plus de fumeurs en 30 ans en Algérie:

La cigarette tue beaucoup plus que les accidents de la route et de façon pérenne a indiqué le Professeur Nouredine Zitouni. Le tabagisme, a-t-il souligné, est de plus en plus jeune et féminin. Selon certaines enquêtes, citées par la journaliste de la radio algérienne, 7% des élèves du cycle primaire (de 6 à 11 ans) consomment en moyenne 6 à 7 cigarettes par jour et 11% du cycle moyen 5 à 10 cigarettes jour. La consommation de tabac a triplé en Algérie durant ces trois dernières décennies. Le taux de prévalence est aujourd’hui de 43,8% chez les hommes contre 7,7% en 1978 et 25% en 1998, selon des chiffres cités par l’agence de presse algérienne APS.