L’Algérie risque-t-elle des troubles comme ceux de 1988 ?

L’Algérie risque-t-elle des troubles comme ceux de 1988 ?

arton5998-0fcc6.jpgLouisa Hanoune, la patronne du PT, met en garde contre un risque de troubles à l’intérieur du pays dû à une politique d’austérité que le gouvernement serait, selon elle, en train de préparer dans le cadre de la loi de finances complémentaire.

Selon elle, une politique de trop grande austérité conduirait à des troubles comparables à ceux des 1988 par exemple, et provoquerait des scénarios imprévisibles. Elle ferait même le lit à Daech en Algérie.

Car le danger interne ouvrira la porte au danger externe qui plane sur le pays, insiste Louisa Hanoune. Même le président Bouteflika, qu’elle épargnait jusque-là, ne trouve plus grâce à ses yeux : « Nous avons, pendant 10 ans, attiré l’attention du président Bouteflika sur la nécessité d’aller vers des réformes profondes.

Chose qu’il avait fini par accepter et annoncer en 2011 avant de réitérer solennellement son engagement lors de la cérémonie de sa prestation de serment au lendemain de son élection pour un quatrième mandat. Mais à ce jour, rien n’est encore fait » se désole la chef du PT qui relève, en revanche, les proportions phénoménales prises par la corruption.

Le pays patauge de scandale en scandale. Décidément, l’Algérie a du mal à se séparer des cas de fraudes et de magouilles qui plombent son économie et son administration.

Depuis le début des années 2000, le pays est en train de battre le record des scandales. En 15 ans de lutte pour l’avènement d’une politique économique axée sur la liberté d’entreprendre, l’Algérie est loin d’apercevoir le bout du tunnel.

Et pourtant, plusieurs bonnes volontés se sont penchées, mais sans succès, au chevet de ce pays qui est devenu un véritable cas d’école non seulement dans la sous-région du Maghreb, mais partout en Afrique.

Avec ses innombrables richesses, le pays est toujours sous perfusion.

A qui la faute ? Aux décideurs d’abord et aux experts ensuite, qui n’ont pas trouvé la bonne formule pour arrimer le pays parmi les pays émergents. Au jour d’aujourd’hui, le pays importe tout ; l’Algérie, qui continue d’acheter à l’étranger des biens d’équipement, des produits alimentaires et des médicaments notamment, a jusqu’à présent évalué le total de ses importations à 65 milliards de dollars pour 2015.

Et le gouvernement envisage d’augmenter le prix des carburants avec la mise en place d’un système de paliers, de l’électricité, de nouvelles taxes sur les véhicules de grande puissance, sur les alcools et le tabac…Parallèlement, les autorités algériennes ont promis de durcir la lutte contre la corruption, le commerce informel et les transferts illégaux de devises.

L’Algérie comptait 300 000 importateurs en 2012 sur 760 000 entreprises recensées. Après une décennie noire marquée par la guerre civile et une sévère crise économique dans les années 1990, l’Algérie s’est redressée grâce à une envolée des prix du pétrole au début des années 2000.

La dette, évaluée à 30 milliards de dollars à la fin des années 1990, a été complètement remboursée.

Le gouvernement envisage désormais un plan d’amnistie fiscale pour absorber ces liquidités. Un tel plan permettrait aux entreprises et aux particuliers de régulariser leur situation et les inciterait à placer leurs avoirs dans les banques.