L’Algérie renforce la surveillance aux frontières

L’Algérie renforce la surveillance aux frontières

OFRWR-ISRAEL-EGYPTE-FRONTIERE-20100110.jpgL’Algérie vient de lancer un programme de renforcement de ses capacités de surveillance militaire.

Des troupes qui ont été déployées dernièrement assureront la sécurité aux frontières jusqu’à l’arrivée de nouveaux instruments de surveillance sophistiqués, comme les drones. Ces outils de haute technologie seront envoyés sur les points les plus sensibles, qui sont devenus dorénavant des sources de préoccupation sécuritaire aux yeux des autorités algériennes.

Des responsables du ministère de la Défense ont discuté, le jeudi 9 janvier, du « rôle de la recherche scientifique dans le développement et la modernisation des armées », soulignant certaines expériences internationales menées dans la rénovation des systèmes de défense par l’utilisation des technologies modernes.

Un colonel appartenant au ministère de la Défense et ayant participé à la réunion a indiqué, sous couvert d’anonymat, qu’un projet de fabrication de caméras infrarouges destinées à la surveillance frontalière était en cours, a rapporté vendredi Echorouk.

Le Lieutenant Général Ahmed Gaid Salah a présenté, le 7 janvier, les derniers développements survenus sur les frontières au Président Abdelaziz Bouteflika, détaillant les mesures prises pour gérer les menaces présentes.

L’Algérie a mené des négociations sérieuses avec la Russie pour l’achat de 30 drones (UAV) de type E95 pour contrôler la frontière terrestre de l’Algérie, longue de 6 386 kilomètres, aurait déclaré une source proche de l’armée selon El Watan.

Cet accord d’armement s’élève à un montant de 5,1 milliards de dinars (47,5 millions d’euros).

Les responsables algériens négocient également actuellement avec la Chine, pour acheter des drones Xianglong.

Ce type de drones a été testé avec succès à Tamanrasset, à l’extrême sud de l’Algérie.

Il y a trois ans, le ministère algérien de la Défense avait initié une étude visant à déterminer la possibilité de doter la frontière sud du pays de systèmes de surveillance électroniques.

Ces derniers seraient susceptibles d’alléger le poids de la tâche assumée par les unités de gardes-frontières et les milliers de soldats chargés de contrôler les frontières de l’Algérie en utilisant des méthodes traditionnelles.

Depuis des mois maintenant, les unités militaires du pays ont intensifié leur présence sur les zones frontalières avec le Mali, le Niger et la Libye.

L’Algérie avait lancé un programme de sécurité lors du début de l’intervention militaire française contre les groupes jihadistes au Mali, et renforcé ultérieurement ses efforts après l’attentat terroriste perpétré sur le site du complexe gazier de Tiguentourine .

Les autorités avaient alors été en mesure de déjouer plusieurs tentatives de trafics d’armes et de terroristes en Algérie.

Le pays a également amélioré sa coopération sécuritaire avec la Tunisie et la Libye pour répondre aux menaces planant sur leurs frontières communes.

Le ministère de la Défense a annoncé que l’armée algérienne a arrêté 17 personnes dans la journée de jeudi et intercepté un convoi de véhicules transportant des armes, des munitions et des produits alimentaires à Illizi, en route vers le Mali.

Le ministère a également rapporté que les autorités ont tué mercredi trois militants islamistes à proximité de Kadiria, dans la province de Bouira. Trois Kalachnikovs, une grande quantité de munitions, des cartes SIM et des téléphones mobiles ont été saisis.

Cette opération entre dans le cadre d’une série de coups portés par l’armée algérienne, l’année dernière, à al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), au cours de laquelle 225 terroristes ont été tués dans différentes provinces du pays.

Vingt-sept terroristes ont par ailleurs fait part de leur repentir et de leur volonté de mettre un terme à l’action armée.

L’officier en retraite Taher bin Thamer a expliqué que la décision prise par les autorités militaires de se doter de capacités de pointe pour contrôler la frontière a été « dictée par des considérations d’ordre sécuritaire ».

« Tout le monde a maintenant la conviction que le contrôle traditionnel des frontières par le déploiement d’unités ne donne pas toujours les résultats escomptés », a-t-il déclaré, ajoutant que la lutte contre le terrorisme dans la région exige des outils de surveillance sophistiqués.

Il a par ailleurs souligné la nécessité de la coopération et du partage d’informations entre pays avoisinants.