L’Algérie et la lutte contre les kidnappings et le paiement des rançons, Les éloges du département d’Etat américain

L’Algérie et la lutte contre les kidnappings et le paiement des rançons, Les éloges du département d’Etat américain

ghoul-boultif-.jpgLe siège du département d’Etat

«L’Algérie est également un exemple en matière d’ engagement pour la mise en oeuvre des méthodes de lutte contre ces fléaux», a estimé le responsable américain.

Le Conseiller à la lutte anti-terroriste au département d’Etat US, Mickael Keagan, n’a pas été avare en éloges sur l’Algérie dont il a souligné le rôle de «leader» régional et international dans la lutte contre le phénomène des kidnappings et le paiement de rançons. Intervenant à l’ouverture de l’Atelier international sur la mise en oeuvre du Mémorandum d’Alger sur «Les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes et d’élimination des avantages qui en découlent», à Alger, le responsable américain a estimé que l’Algérie est également un «exemple» en matière d’ «engagement» pour la mise en oeuvre des méthodes de lutte contre ces fléaux qui «renforcent» le terrorisme à l’échelle planétaire.

Pour lui, le Mémorandum d’Alger est un outil de «référence» s’agissant de la lutte contre le phénomène des rapts moyennant paiement de rançons. C’est devenu presque une tradition: les hauts responsables américains en déplacement à Alger ne tarissent jamais déloges envers l’Algérie.

Effectuant une visite en Algérie, il y a quelques jours, le commandant adjoint de l’Africom, Phillipe Carter, a déclaré que sa «visite en Algérie tend à recevoir des conseils et à échanger sur les questions de sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme et sur la situation dans des pays comme la Libye et la région du Sahel».

Il y a certes un côté flatteur et diplomatique dans les déclarations des responsables américains mais il y a également une part de reconnaissance au travail colossal qu’effectuent les services de sécurité algériens dans le domaine de la lutte antiterroriste.

Intervenant en marge des travaux, le directeur de la prospective, de la programmation et de la planification politiques au ministère des Affaires étrangères, Hamid Boukrif, a relevé l’existence d’une dynamique «positive» chez certains Etats à revoir leur législation dans le sens de la pénalisation du crime de paiement de rançons à la suite d’enlèvements par des groupes terroristes.

Le représentant du MAE a ajouté, s’adressant à la presse, que des Etats qui répondaient favorablement aux ultimatums des terroristes en payant des rançons ont fini par réviser leurs positions pour aller dans le sens des recommandations du Mémorandum d’Alger.

«Il s’agit de continuer à exercer des pressions sur eux et de renforcer les Etats vulnérables qui représentent un terrain d’activisme des groupes terroristes à travers une nouvelle approche des opérations militaires qui s’y effectuent», a explicité le responsable, rappelant la position de «principe» de l’Algérie qui s’oppose au paiement de rançons. Insistant sur «l’urgence» pour la communauté internationale de faire face à ce qui représente une menace pour sa sécurité et sa stabilité, l’intervenant a qualifié de «prioritaire» l’assèchement des sources de financement du terrorisme car contribuant à en réduire l’expansion.

«Cette pratique est devenue une stratégie de communication et un moyen de pression exercé par les groupes terroristes sur les Etats et l’ensemble de la communauté internationale», a-t-il poursuivi.

M.Boukrif a, par ailleurs, estimé «toujours d’actualité» la position de l’Algérie s’agissant de cette question, notant la dimension juridique qui doit accompagner l’approche sécuritaire et opérationnelle dans la lutte antiterroriste. «La dimension humaine doit être prise en compte dans cette question, tant elle met en avant la vulnérabilité de l’individu dans un environnement instable ainsi que l’impact psychologique de la violence sur les victimes», a-t-il, en outre, observé.

Citant la région du Sahel qui «ne peut être plus instable qu’elle ne l’est déjà», le responsable au MAE a considéré que la collaboration «stratégique» entre les Etats contre la menace terroriste consiste en son éradication à travers leurs approches complémentaires, ceci étant une «première étape» pour la réussite de leur engagement.

Second du genre, l’atelier d’hier, a réuni des spécialistes dans les questions liées au terrorisme et à la sécurité et provenant de nombreux pays: le Canada, les USA, la France, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Maroc. Des représentants de différentes institutions algériennes et d’organismes régionaux prennent part également à la rencontre comme l’Union africaine (UA) et le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (Caert).

La première rencontre s’est tenue en novembre 2014 à Malte alors que deux autres rencontres similaires sont prévues durant le second semestre 2015, aux fins de «peaufiner les modules de mise en oeuvre du Mémorandum d’Alger», indiquent les organisateurs. Adopté en décembre 2012, le Mémorandum d’Alger indique les «bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes et d’élimination» et constitue le document de base en la matière et à l’échelle internationale.

L’atelier est organisé par le ministère des Affaires étrangères, en coordination avec l’ambassade des Etats-Unis à Alger, l’Institut international de justice et de l’Etat de droit (IIJ) ainsi que le Forum global de lutte contre le terrorisme (Cgtf).