L’Algérie célèbre la fête de l’Aid en l’absence du chef de l’Etat et sur fond de statut quo inertiel.

L’Algérie célèbre la fête de l’Aid en l’absence du chef de l’Etat et sur fond de statut quo inertiel.

bouteflika-2014-04-17.jpgLes algériens, à l’instar de la plupart des pays musulmans ont célébré lundi matin la fête de l’Aid El Fitr. Une célébration marquée une nouvelle fois par l’absence du chef de l’État, comme d’ailleurs à la soirée de Leilat El Kadr. C’est le trio, Bensalah, Ould Khélifa et Sellal, qui ont reçu les félicitations des ambassadeurs présents à la Grande Mosquée d’Alger.

Un détail qui n’a certainement pas échappé aux algériens qui ont suivi la prière sur les trois chaînes de télévision : les absences d’Ahmed Ouyahia, Directeur de cabinet et de Abdelaziz Belkhadem, conseiller spécial du président, qui pour rien au monde, ne rataient ce rendez-vous quand c’était le président Bouteflika himeself qui descendait à la place des Martyrs pour la prière.

Plusieurs ministres ont également boudé la cérémonie. Ces absences, loin d’être un fait anecdotique, nous renvoient au malaise qui s’est installé au plus haut niveau de l’État, à cause de l’absence du chef de l’État, qui a franchi hier le cap des 100 jours de son quatrième mandat.

Ni les auto satisfécits de Bensalah et de Ould Khélifa, lors de la clôture de la session parlementaire samedi, ni le rappel d’Ouyahia à la présidence , comme « dircab » pour faire tourner la machine administrative, moins l’activisme forcené de certains ministres ne peuvent cacher la paralysie institutionnelle et politique qui commence à s’installer.

Dans un système politique, comme celui de l’Algérie, où le chef de l’État est la clé de voute, la gestion par procuration des affaires du pays est difficile sinon impossible tant les divergences d’intérêts et de vision chez ceux qui tiennent les manettes de commandes sont de notoriété publique.

La question « y a t-il un pilote dans l’avion ? » est d’autant plus pertinente que la rentrée sociale et politique, dans un mois, constitue une zone de turbulence. Aujourd’hui, derrière l’illusoire normalité, qu’elle veut afficher, l’action de l’État est marqué par deux aspect majeurs : l’incohérence et le statut quo inertiel.