L’Algérie accusée par l’Organisation DHSF d’oppression des minorités religieuses.

L’Algérie accusée par l’Organisation DHSF d’oppression des minorités religieuses.

Les libertés des minorités religieuses sont violées en Algérie  a indiqué, en ce mois de février, un rapport  de l’Organisation Non Gouvernementale DHSF, (Droits de l’Homme Sans Frontières), mettant l’accent sur les arrestations des adeptes de la secte religieuse Ahmadya opérées, ces derniers mois, par les Services de Sécurité algériens à travers le pays.

Bien que l’Algérie ait  signé et ratifié le PIDCP, (Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques) et ait légalement accordé la liberté de croyance et d’opinion, la liberté d’expression, d’association et de regroupement, elle insiste fermement sur l’Islam comme religion de l’Etat, laissant les autres groupes religieux sans protection, note le rapport.

La foi musulmane Ahmadya, « un mouvement réformiste au sein de l’Islam », souvent vu comme ayant un agenda  progressiste, a été soumis à de sévères persécutions par les autorités algériennes. Ces dernières sont appelées à cesser d’harceler, d’arrêter et d’emprisonner les Ahmadis. Rappelant dans ce cadre qu’au début du mois d’octobre, M. Mohamed Aissa, ministre algérien des Affaires Religieuses et des Wakfs, a déclaré qu’il « travaillerait dur » pour poursuivre les vingt Ahmadis que les Services de Sécurité algériens avaient arrêtés dans une villa à Skikda le 30 septembre, « pour avoir accompli la Prière du Vendredi » ; les arrestations ont été opérées sous prétexte de la « sécurité publique ».

En novembre, signale le rapport, le tribunal de Skikda a condamné l’imam de la communauté Ahmadya à huit mois de prison et lui a infligé une amende de 300.000 DA. Les autres personnes ont été condamnées à trois mois de prison et une amende de 30.000 DA.

Le rapport a également dressé un bilan des arrestations, indiquant qu’au cours des deux dernières semaines de 2017 de nombreux Ahmadis, dont les noms n’ont pas été rendus publics, ont été arrêtés lors des opérations de la police. A Sidi Bel Abbes,  deux individus ont été condamnés à trois ans de prison ;  trois autres ont été arrêtés à Tipasa, ainsi qu’un groupe de sept personnes  à Alger, et sept à Oran ; leurs peines restent inconnues.

Selon le rapport, en juin, le siège principal de la communauté Ahmadya de Blida a été fermé par les autorités. Neuf personnes ont été accusées de mettre en danger la sécurité de l’Etat et d’atteinte à l’intégrité sociale. Peu de temps après, le président national de la communauté Ahmadya à Tipasa a été arrêté ainsi que deux autres personnes à Alger. Au mois de septembre, vingt Ahmadis  ont été arrêtés.

Le 25 novembre à Beni Saf, les forces de sécurité algériennes ont pris d’assaut une maison et arrêté six Ahmadis, alors qu’ils faisaient la Prière du Vendredi. Les agents ont saisi, comme  preuve, souligne le dit rapport, des tapis de prière et autres documents liés à la croyance Ahmadya. « Il est évident que les droits de la communauté Ahmadya ne sont pas respectés en Algérie ; nous appelons l’Algérie à respecter les droits de tous les mouvements religieux dans le pays, et de libérer ceux qui ont été illégalement emprisonnés à cause de leur foi », conclut le rapport.