Lait, Revoilà la pénurie

Lait, Revoilà la pénurie

2012-Crise_de_Lait_09_800282757.jpgDepuis quelques jours, les différents quartiers d’Alger renouent avec les images des longues files d’attente pour l’acquisition d’un sachet de lait. Ces files qui se forment, tôt le matin ou en fin de journée, selon les quartiers et l’arrivage, sont inexplicables. On en arrive en effet à s’interroger sur cette crise qu’aucune mesure n’arrive apparement à endiguer .

Ce problème revient en surface. Ces jours-ci le lait en sachet manque dans pratiquement tous les quartiers d’Alger. De nombreuses personnes s’interrogent et veulent connaître les vraies raisons de cette pénurie répétitive de cette denrée indispensable, surtout pour les ménages aux revenus moyens. Certains commerçants en alimentation générale de l’Algérois ne s’approvisionnent tout simplement plus en ce produit. Ils se contentent de mettre en vente soit le lait en poudre, soit le lait sous forme li-quide en boîte pour éviter le casse-tête.

D’autres en revanche, jouent le jeu pour vendre ce produit «2 sachets pour chaque client, pas plus !» C’est la seule solution, disent les vendeurs pour pouvoir satisfaire les besoins des habitants de leur quartier.

C’est la raison pour laquelle certaines personnes, particulièrement celles qui ont une famille nombreuse, sont obligées de sortir tôt le matin de chez elles pour acheter plusieurs sachets de lait. «Cette situation est de plus en plus contrai-gnante», déplorent de nombreuses personnes interrogées sur la question. «J’opte pour le lait en poudre parce que je n’aime pas faire la queue tous les jours», dit une mère de famille.

«Il paraît qu’on y a introduit une nouvelle matière (l’amidon), c’est pour cela que je ne le consomme plus», nous dit une autre, diabétique. Les habitants de Bab El-Oued attendent des heures durant devant les commerces pour avoir un sachet de lait. D’autres sont obligés même de se déplacer pour s’approvisionner. «A Aïn Naâdja, il y en a à gogo. Je suis contrainte d’y aller tous les jours !», déplore Sabrina d’Alger. Cette situation ne s’arrête malheureusement pas aux frontières de la capitale.

Elle est également vécue par les habitants de certaines wilayas, telles que Blida, Béjaïa, Tizi Ouzou, où il y a une très forte tension depuis plusieurs jours sur ce produit. Le lait de vache, pourtant plus cher, est également indisponible. «Je ne trouve pas le lait de vache depuis trois jours», nous dit une ménagère à la sortie du marché Réda-Houhou (ex-Clauzel). Les vendeurs n’essayent même pas de se justifier, ils renvoient la balle aux distributeurs.

«On ne nous a pas livré de lait ce matin», nous dit un vendeur dans une supérette à la rue Khelifa-Boukhalfa. «Ecoutez, les bacs sont sales, il faut un frigo», a-t-il ajouté. Pour certains Algériens, ce lait n’est pas du tout nutritif. «Le lait était meilleur avant, celui d’aujourd’hui n’a plus de goût. Et puis il faudrait penser à le mettre en boîte» !, nous dit un client. Le porte- parole de l’UGCAA, El-Hadj Tahar Boulanouar, avait expliqué il y a quelque temps que cette pénurie était due au déséquilibre entre la demande et l’offre. «La production nationale demeure très faible par rapport à la demande».

S.L