la visite attendue de hollande a alger, selon un expert français : pourquoi la France ‘’drague’’ l’Algérie ?

la visite attendue de hollande a alger, selon un expert français : pourquoi la France ‘’drague’’ l’Algérie ?

7799030-12088966.jpgFrançois Hollande a annoncé qu’il se rendrait prochainement en Algérie, après le Ministre des Affaires Étrangères, Laurent Fabius, qui est allé inaugurer mardi dernier une usine de tramway algéro-française à Annaba (nord-est). Quatre accords de partenariat économique ont été signés à cette occasion.

Interrogé par le journal français ‘’La Tribune’’, Luis Martinez, spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient au CERI, a affirmé qu’on assiste à un processus de renforcement des relations entre l’Algérie et la France dont l’intérêt commun est surtout économique. Selon ce dernier , il y a bien une volonté de la part du président français, mais c’est surtout la situation au Sahel qui rend indispensable un tel renforcement, car selon lui, même si l’Algérie, n’était pas parmi les pays qui ont participé militairement à l’opération militaire française’’ Serval en 2013’’, elle a quand même assuré un relais logistique, dans la lutte contre le terrorisme. Cette collaboration militaire, renforcée par le fait qu’Alger a le même diagnostic que Paris sur la menace dans la région, va favoriser un rapprochement qui va aller au-delà, a expliqué Luis Martinez.

La France reconnaît d’avoir mal interprété l’Algérie

Luis Martinez, le politologue spécialiste du Maghreb, la France n’a pas été capable de profiter de la manne financière qu’a connue l’Algérie au cours des quinze dernières années, laissant la place à la concurrence de la Chine. La France sous la présidence de Hollande, essaye de rattraper le retard , ce qui explique la volonté de son président de programmer une autre visite pour soutenir l’avis des experts économiques français , qui prônent pour le renforcement des relations entre les deux pays pour booster l’économie française , une occasion , aussi pour hollande pour faire le plein politique avant les prochaines élections présidentielles françaises . Car, selon ce spécialiste, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les échanges ont reculé au profit d’autres pays d’Afrique du Nord comme le Maroc. Là, il y a manifestement une volonté politique de rééquilibrer les relations, sans doute à notre avantage, pour rattraper le retard. La France n’a pas été capable de profiter de l’euphorie financière qu’a connue l’Algérie au cours des quinze dernières années. Au niveau économique, ce n’est clairement pas Alger qui est demandeur ! Le pays a connu une remise à niveau importante de ses infrastructures : hôpitaux et routes. Mais ce sont des pays comme la Chine ou la Turquie qui ont raflé une grande partie des contrats. La France a mal évalué les besoins de l’économie algérienne : elle est restée sur l’exportation de produits de consommation comme l’automobile, et n’a pas su prendre le tournant, en particulier sur les grands projets.

Prisonnière du passé, la France a perdu le marché algérien !

La France s’est éloignée de l’Algérie dans les années 1990, quand le terrorisme ravageait le pays. Et contrairement au Maroc et à la Tunisie, l’Algérie n’a pas fait partie du dispositif stratégique de l’État français pendant longtemps. ‘’Progressivement, nous avons perdu notre lien d’expertise, et nous n’avons pas offert à ce pays une visibilité assez forte ! Cette méconnaissance a un impact sur le plan économique, car lorsque les entreprises ou les investisseurs français veulent connaître ce marché, ils n’ont qu’une vision politique obsolète, analyse, Luis Martinez. Prisonnière du passé en raison des liens historiques la France n’a pas su créer de relation économique directe avec l’Algérie. Elle paye donc le désintérêt de ces 15 dernières années. Et pourtant, c’est un pays riche, qui a une croissance économique robuste, et possède 179 milliards de réserves de changes. Laurent Fabius a été reçu par Abdelaziz Bouteflika et s’est dit « satisfait » de l’échange économique entre les deux pays. Mais la France à la porte des élections, rend compliqué le renforcement des relations, si par hasard, on assiste au retour de Nicolas Sarkozy, à la tête du pouvoir !

Riad