La stigmatisation liée au sida, un “obstacle majeur” pour l’accès aux soins

La stigmatisation liée au sida, un “obstacle majeur” pour l’accès aux soins

arton10110-92b2f.jpgLe ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf a affirmé jeudi à New York que la stigmatisation liée au sida constituait un « obstacle majeur » pour l’accès aux soins, en appelant au respect des obligations en matière des droits des patients.

Intervenant au cours d’un panel organisé en marge de la réunion de haut niveau sur le sida qui se tient à New York, le ministre a indiqué que l’expérience algérienne dans ce domaine a « montré qu’il était possible de surmonter la stigmatisation et la discrimination en tant qu’obstacle pour  l’accès aux traitements antirétroviral (ARV) ».

M. Boudiaf, qui a animé ce panel avec les deux premiers ministres de l’Ouganda et du royaume du Swaziland ainsi qu’avec des ministres d’autres pays, a précisé que l’accès aux soins constituait une préoccupation constante aux pouvoirs publics en Algérie.

« Partant du principe qu’un cas de stigmatisation est un cas de trop, des directives ministérielles ont été promulguées en 2010 pour rappeler que ces pratiques constituent un obstacle majeur à l’accès aux soins », a-t-il dit.

Ces pratiques « sont inadmissibles au regard  des règles élémentaires d’éthique et de déontologie », a indiqué le ministre au cours de ce panel consacré à la crise imminente de l’épidémie du Sida.

L’approche de l’Algérie dans ce domaine a consacré le droit constitutionnel à la santé qui s’est traduit, au lendemain de l’indépendance, par une démarche qui s’est attachée à supprimer l’obstacle financier aux soins par la gratuité de tous les soins préventifs et curatifs dans toutes les structures publiques de santé, a expliqué le ministre.

Cette démarche a également réduit l’obstacle géographique par le maillage de tout le territoire national en structures de santé de différents niveaux de soins.

« Il s’agit là de l’expression de deux valeurs sociétales fondamentales que sont la justice sociale et la solidarité nationale », a-t-il dit.

M. Boudiaf a souligné à ce titre la volonté politique appuyée par le maintien du financement de la riposte au VIH, dont plus de 95 % provenant  du budget de l’Etat qui a permis d’assurer à titre gratuit tous les services de santé y compris le traitement antirétroviral.

Ce traitement est assuré pour tous les porteurs du VIH sans aucune discrimination entre les nationaux et les étrangers quelque soit leur statut, a-t-il relevé.

L’Algérie a également mis l’accent sur  la disponibilité de ces services, à titre gratuit, en tant que partie intégrante de la couverture maladie universelle.

Cette option stratégique a été également appuyée par un cadre juridique qui considère que la stigmatisation et la discrimination fondées sur l’état de santé réel ou présumé constituent une atteinte à un droit fondamental, a précisé le ministre.

M. Boudiaf a expliqué que la réponse nationale à cette épidémie a réussi à élargir la couverture du traitement ARV de 26% à 85%.

Sur le plan régional, la question de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination a été prise très  au sérieux par les pays arabes et la stratégie arabe sur le sida l’a retenu parmi ses objectifs, a par ailleurs indiqué le ministre.

La région du Moyen-Orient et Afrique du Nord a enregistré ces deux dernières années des actions innovantes qui ont permis d’atteindre les personnes les plus vulnérables, en dépit du fait que la couverture moyenne en traitement ARV reste encore faible dans cette région.

A cet égard, les objectifs des trois 90 ont constitué, pour les pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord, une opportunité pour exprimer leur engagement d’intensifier leurs efforts lors de la réunion d’Alger en décembre dernier, a ajouté M. Boudiaf en rappelant l’adoption de la déclaration d’Alger sur l’accélération du dépistage du VIH dans cette région.