La population de In salah va entamer une grève de la faim, Un moratoire sera transmis au président

La population de In salah va entamer une grève de la faim, Un moratoire sera transmis au président

Un moratoire sera transmis au président

«La protestation se poursuit comme au premier jour», a indiqué Abdelkader Bouhafs, un délégué de la société civile.

C’est du tac au tac. La Sonatrach ne cède pas et la population de In Salah ne décolère pas. En réaction à la déclaration du P-DG par intérim de Sonatrach qui a écarté l’arrêt des travaux dans les deux puits pilotes, les citoyens de la région ont tenu hier, un sit-in pour démontrer leur détermination à aller jusqu’au bout. «La protestation se poursuit comme au premier jour», a indiqué Abdelkader Bouhafs, un délégué de la société civile. Contacté par nos soins, ce membre du collectif anti-gaz de schiste précise que le mouvement va prendre de l’ampleur. Un groupe de citoyen s’est rendu sur les lieux du forage et compte camper jusqu’à ce qu’une décision soit prise. Ce n’est pas tout. La population de In Salah menace même d’entamer une grève de la faim.

Après avoir épuisé toutes les voies, les gens comptent interpeller encore une fois le président de la République au sujet de l’arrêt des essais sur le gaz de schiste. «Nous sommes en train d’élaborer un moratoire dans lequel on demande l’arrêt des essais sur le gaz de schiste que nous allons transmettre au président de la République dans quelques jours», nous a fait savoir notre interlocuteur. M.Bouhafs précise qu’il ne s’agit pas uniquement de In Salah mais de toutes les régions qui seront touchées par les explorations.

Les habitants de In Salah refusent de cautionner la démarche des pouvoirs publics. «Nous voulons inscrire cette démarche dans l’histoire, en cas de dégât à l’avenir nous aurons la conscience tranquille et c’est aux responsables d’assumer», a-t-il martelé en précisant que des experts, des avocats de différentes régions soutiennent ce mouvement. M.Bouhafs ne comprend pas pourquoi le gouvernement veut se lancer dans l’exploration du gaz de schiste avant de rassurer les Algériens sur l’absence d’impact sur la santé et l’environnement. Ce délégué ne comprend pas pourquoi on maintient ces essais alors que plusieurs pays craignent l’exploitation de cette source. Revenant sur les déclarations du patron de Sonatrach qui a confirmé la poursuite des travaux, Bouhafs estime que le P-DG est en train de faire son travail et qu’il n’a reçu aucune instruction de la part des hauts responsables.

Lors d’une conférence de presse qu’il a animée dimanche dernier Saïd Sahnoun, P-DG par intérim de Sonatrach n’a pas laissé l’ombre d’un doute sur la poursuite des essais sur l’exploration du gaz de schiste. «On ne peut pas interrompre les travaux, nous allons terminer dans quelques jours avant d’aller vers d’autres régions», avait-il affirmé à la presse.

«Les déclarations du responsable de la Sonatrach sont en contradiction avec les décisions du Conseil des ministres restreint», a estimé le député de Tamanrasset, Baba Ali.

Joint par téléphone, ce député pense que ces déclarations sont une provocation à l’adresse de la population. Il faut rappeler que cela fait plus d’un mois que la contestation ébranle le sud du pays.

Au lendemain de l’inauguration du puits de forage par le ministre de l’Energie, la population s’est révoltée en réclamant l’arrêt des travaux. Malgré l’intervention des différents responsables, le bras de fer se poursuit.