La liberté de la presse en Algérie confortée par la Constitution amendée

La liberté de la presse en Algérie confortée par la Constitution amendée

6a98da60f4215d80446bf96ab65b53ed_L.jpgALGER – La célébration de la journée internationale de la liberté de la presse coïncide cette année avec un acquis indéniable pour la corporation en Algérie, à savoir la consécration au sens noble du terme de la liberté d’expression dans la Constitution amendée.

La liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est « garantie et n’est restreinte par aucune forme de censure préalable », stipule l’article 41 ter de la Constitution amendée, adoptée le mois de février 2016 par le Parlement.

Le même article stipule que « cette liberté ne peut être utilisée pour attenter à la dignité, aux libertés et aux droits d’autrui », ajoutant que « la diffusion des informations, des idées, des images et des opinions en toute liberté est garantie dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelle de la Nation ».

Mieux encore, les dispositions de la Constitution amendée énoncent que plus aucun journaliste ne peut être emprisonné. A cet effet, le même article de la Constitution stipule que « le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ».

Il s’agit d’une « avancée extraordinaire », avait commenté le ministre de la Communication, Hamid Grine, précisant que « quel que soit le motif, l’outrance, l’insulte, la diffamation, l’attaqueà le journaliste, désormais, n’ira plus en prison ».

Soutien sans restrictions à la liberté de la presse

En ce sens, le chef de l’Etat a toujours été attentif aux préoccupations de la corporation, affichant son « soutien sans restriction » à la liberté de la presse.

En 2013, le Président Bouteflika avait réaffirmé l’engagement de l’Etat de doter la presse nationale et le secteur de l’information de mécanismes juridiques et de différentes formes de soutien, à même de lui permettre de s’acquitter de ses nobles missions.

C’est également en 2013 qu’il avait annoncé l’institution d’une journée nationale de la presse, célébrée le 22 octobre de chaque année.

Cette date coïncide avec la parution, le 22 octobre 1956, du premier numéro du journal El Mouqawama el Djazairia (la résistance algérienne), organe du Front de libération nationale (FLN) et de l’Armée de libération nationale (ALN).

Aujourd’hui, la scène médiatique nationale connait un foisonnement de médias entre presse écrite et chaînes de télévision relevant des secteurs public et privé.

Pour le chef de l’Etat, en Algérie où la construction de la démocratie est en cours de parachèvement, la presse et les médias, de par l’importance de leur rôle, sont reconnus comme un « espace indispensable au débat public qui permet à l’opinion publique de faire entendre sa voix ».

Dans le même temps, l’Etat s’est engagé à protéger la liberté de la presse contre tout préjudice à travers la calomnie, le dénigrement et la médisance au détriment des citoyens ou des institutions constitutionnelles, a affirmé le chef de l’Etat.

Continuant sur cette lancée, des chantiers ont été engagés pour l’année 2016, dans le but de « réorganiser » le secteur et de le « mettre à niveau ». Il s’agit notamment de mettre en place l’Autorité de régulation de la presse, l’installation du Conseil d’éthique ainsi que le Conseil permanent de délivrance de la carte professionnelle et la promulgation de le loi sur la publicité et le sondage d’opinion.

Le président de la République avait enjoint, le mois d’octobre dernier, au gouvernement de parachever l’arsenal juridique régissant les activités liées au secteur de l’information, notamment en ce qui concerne la régulation dans les domaines de la presse écrite et de l’audiovisuel.

Il a exhorté les professionnels, les éditeurs en particulier, à « assumer leurs responsabilités » en matière de formation et d’investissement au sein de leurs entreprises afin de garantir la pérennité de l’emploi.

Le chef de l’Etat a relevé aussi que de tels efforts doivent se traduire par la professionnalisation des personnels et la modernisation des moyens ainsi que par le respect des dispositions de l’arsenal législatif et réglementaire relatif à la protection des travailleurs du secteur de l’information et la garantie de leurs droits et acquis sociaux.

« A l’issue de la mise en place du fichier national des journalistes professionnels, il incombera aux gens de la presse d’adhérer au processus de réformes que nous avons engagé ces dernières années par le biais d’instances les représentant, en l’occurrence l’autorité de régulation de la presse écrite et le conseil d’éthique et de déontologie », avait souligné le Président Bouteflika.

Dans le même sens, le ministre de la Communication avait annoncé, le mois de février dernier, que certains articles de la loi organique sur l’information « pourraient être revus » pour se conformer aux dispositions de la Constitution amendée, lesquelles consacrent notamment la liberté d’expression.

Selon le M. Grine, l’élection du Conseil de l’éthique et de la déontologie interviendra au courant de ce mois (mai 2016), expliquant que la procédure a été retardée en raison de l’attente de la régularisation des journalistes qui ne le sont pas encore.

Il a également rappelé l’installation, durant le même mois, de la Commission permanente de délivrance de la carte du journaliste professionnel.

S’agissant de la désignation d’un nouveau président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), dont l’ancien président Miloud Chorfi a été désigné sénateur au Conseil de  la nation, M. Grine a précisé que cela relève des prérogatives du président de la République.

La loi sur la publicité et le sondage d’opinion figure également parmi la trentaine de lois qui seront soumises aux deux Chambres du parlement pour examen et adoption, lors de la session du printemps (2016).

A ce propos, M. Grine a précisé que la loi sur la publicité « ne comportera rien d’extraordinaire et sera analogue à celles en vigueur dans les autres pays du monde.

Pour ce qui est de l’octroi de la publicité de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) aux journaux, M. Grine a indiqué qu’il « ne s’agit pas d’un point de droit », soulignant que son département « n’interfère pas sur ce point mais s’intéresse en priorité à la modernisation de cette entreprise ».

Selon le ministre, la presse écrite compte quelque 153 titres qui bénéficient du soutien de l’Etat, notamment à travers la publicité de l’ANEP.

Les acquis de la presse en Algérie viennent ainsi renforcer le paysage médiatique dans le pays et, par là même, consolider les fondements de l’Etat de droit et de la démocratie dans le pays dans le sillage et la continuité de la Constitution amendée.