La crise des devises se fait sentir

La crise des devises se fait sentir

P150427-08.jpgAprès de nombreuses années de tolérance, cette plaque tournante de la devise s’avère indispensable pour de nombreux Algériens.

Plusieurs particuliers, notamment les pèlerins, les chefs d’entreprises, les personnes malades ayant besoin de se soigner en France ou ailleurs, ne trouvent plus d’endroit où se procurer des devises après la descente policière effectuée récemment au marché parallèle des devises du square Port-Saïd à Alger, durant toute la journée du 12 avril dernier. Deux semaines se sont écoulées depuis ce coup de pied dans la fourmilière, sans qu’une alternative ne soit proposée aux nombreux clients de ces cambistes dont des ministres et hauts fonctionnaires. Ni la Banque d’Algérie ne s’est empressée d’agréer des bureaux de change dans un cadre légal régissant cette activité, ni encore moins le département des finances n’a pris une décision en la matière pour répondre aux besoins impérieux des citoyens.

Dans ce contexte, les responsables de la Banque d’Algérie se disent non concernés par l’opération coup de poing menée par les services de police de la sûreté de wilaya d’Alger. Après de nombreuses années de tolérance, cette plaque tournante de la devise s’avère indispensable pour de nombreux Algériens, d’autant plus qu’aucune solution de rechange ne semble être envisagée par le gouvernement pour parer au marché noir de la devises. Devant le silence des pouvoirs publics, la crise de la rareté des devises se fait sentir de plus en plus par diverses catégories sociales dans le besoin. Des malades nécessitant des soins à l’étranger, les étudiants qui financent leurs études dans les écoles et universités hors du pays, les hadjis, sont entre autres demandeurs de devises, auxquels cas une solution durable s’impose. Cela est d’autant plus vrai que les banques n’accordent qu’une humiliante somme de 130 euros par année en guise d’allocation touristique alors que les besoins des citoyens en quête de devises, dépassent de loin cette petite somme à l’image des candidats à l’accomplissement proche du pèlerinage aux Lieux Saints de l’islam qui sollicitent le marché parallèle de la devise pour se procurer au moin 1000 euros, et de ceux appelés à se soigner à l’étranger qui ne peuvent pas attendre. En fait, dans ce marché clandestin, tout le monde y trouvait son compte y compris l’Etat. Ceci dit, l’interdire du jour au lendemain sans trouver une solution relève d’un coup d’épée dans l’eau insensé. Ce marché parallèle de la devise remplissait une fonction dédiée aux bureaux de change réglementaires que l’Etat était incapable de concrétiser.

Pour rappel, la Banque d’Algérie avait accordé 40 autorisations pour l’ouverture de ces bureaux depuis 1997, dont certaines ont été annulées en raison d’infractions. Par ailleurs, un euro s’échange contre 160 dinars et le dollar à 140 dinars dans le marché parallèle des devises.