Intempéries : Une tempête de neige qui laissera des traces

Intempéries : Une tempête de neige qui laissera des traces

الثلج-كثيف-300x162.jpgLa situation exceptionnelle causée par la tempête de neige qui a duré plus d’une dizaine de jours restera longtemps gravée dans les mémoires, du fait de l’intensité des températures négatives et des quantités de neige enregistrées. En effet, la neige a atteint 1,5 mètre par endroits, notamment à 1000 mètres d’altitude, tels les monts du Titteri au niveau du col de Ben Chicao sur la RN1, les hauteurs de Baata sur la RN64, les montagnes de Ouled Antar à l’ouest de Ksar El-Boukhari.

Les endroits restés isolés suite au blocage des routes et des chemins vicinaux pendant les premières heures, au tout début de la perturbation atmosphérique se comptaient par dizaines dans les villages et hameaux disséminés à travers les zones montagneuses.

Le réseau routier d’un linéaire de plus de 4 000 km, ayant connu dans sa partie nord, des fermetures répétées dès le début de la tempête a nécessité la mobilisation de moyens de déneigement et des équipes de salage et de sablage, restées en alerte pour dégager les principales pénétrantes et les routes à grande circulation.

D’une ampleur inattendue, les récentes conditions climatiques ont grandement éprouvé les populations, qui en plus du froid devait faire face au défaut de gaz butane rendu indisponible dès les premières rafales de neige par la faute de spéculateurs et autres distributeurs occasionnels. Ce qui a obligé certaines familles à braver le danger et à recourir aux moyens traditionnels de transport pour se rendre jusqu’aux agglomérations les plus proches pour s’en procurer. «Nous avons utilisé nos animaux de trait pour ne rendre au village et transporter nos bouteilles mais une fois arrivés au point de distribution, nous nous sommes vite rendu compte de l’impossibilité de disposer d’une bonbonne, a expliqué un habitant du douar Sidi-Salem, dans la commune d’El-Omaria.»

On apprend que, faute de gaz butane pour préparer les repas, certaines cantines de cette même commune ont dû servir des repas froids aux élèves.

En outre, le dispositif de distribution de gaz butane mis en place à la fin de la semaine dernière pour approvisionner les populations, n’est pas arrivé à répondre à la forte demande en dépit des apports programmés à partir des wilayas limitrophes de Bouira, Djelfa et Blida, en sus des quantités produites par les 2 mini-centres enfûteurs et des quantités stockées au niveau du grand dépôt de Draâ Smar, près de Médéa.

Le dispositif de distribution n’a pas été sans incident. Une forte explosion est survenue dans un dépôt de gaz à Tletat Douairs, à 60 km au sud-ouest du chef-lieu, lundi vers 21h, provoquant la perte d’une centaine de bonbonnes et endommageant partiellement deux hangars de stockage.

L’autre difficulté à laquelle ont dû faire face les familles a été le manque de denrées alimentaires et de pain. N’étaient la solidarité des citoyens et, plus tard, les aides fournies par les services de la DAS, de la gendarmerie nationale et de la sûreté nationale, il leur aurait été difficile de faire face à la rigueur de l’hiver.

En effet, des équipes mobiles composées d’agents de la direction de l’action sociale ont recensé les poches de pauvreté et les familles nécessiteuses et procédé à la distribution d’un quota de 200 kits de denrées alimentaires, alors qu’un second lot de 500 autres kits débloqué par la tutelle, a encore été distribué aux familles isolées et nécessiteuses.

C’est ainsi par exemple qu’il a été procédé à la distribution de couvertures et de médicaments aux fractions isolées de Guemana dans la commune de Tizi Mehdi, de Ghaba Kahla, Kef Hemam, Khoukha dans la commune de Tablat, Taguerboust (Deux Bassins), Boubakeur, Felaoussen (Aïssaouia), par les éléments de la Protection civile.

Ces derniers ont effectué au cours de la seule journée de lundi 92 interventions dont 85 évacuations de malades et de femmes enceintes, et effectué des rondes pour accompagner les SDF et les malades mentaux aux centres d’hébergement.

Les conditions météorologiques qui ont prévalu durant ces derniers jours, ayant rendu les chaussées verglacées, ont empêché l’ouverture des établissements scolaires sur une plus grande partie de la wilaya, et provoqué des dizaines de cas de chutes de piétons évacués vers l’hôpital de Médéa, où ils ont été soignés pour divers traumatismes et blessures.

De nombreux accidents par dérapage ou collision ont été enregistrés, dont un carambolage survenu dans la nuit de mardi à mercredi, au lieu-dit Ouled Senan, entre Ben Chicao et Ouzera, sur la RN1.

En dépit de la relative amélioration observée, la distribution de l’eau potable est toujours perturbée dans la ville de Médéa suite à la rupture des canalisations d’adduction à certains endroits sur la ligne d’approvisionnement de l’agglomération à partir le Barrage Ghrib, dans la wilaya d’Aïn Defla. Les premiers jours ont été caractérisés par l’absence totale d’eau dans les robinets à la suite de la chute des câbles de tension électrique alimentant la principale station de pompage de la Chiffa.

Plusieurs foyers ont dû se débrouiller pour faire leur ménage et laver leur vaisselle avec de l’eau extraite de la neige compacte tombée en abondance dans les cours et sur les toits. «Nous avons fait fondre la neige dans des bassines pour en tirer de l’eau que nous avons utilisée pour la lessive et la toilette, nous confia un résident de la cité Theniet El-Hadjer, à Médéa.

Ce qui a fait dire à un citoyen que «la tempête polaire qui vient de s’abattre sur la région montre à l’évidence la fragilité des dispositifs mis en place pour faire face aux calamités et catastrophes.»

Nabil B.