Incertitude au Mali et chaos en Libye, L’Algérie face à l’étau sécuritaire

Incertitude au Mali et chaos en Libye, L’Algérie face à l’étau sécuritaire

P131119-13.jpgLes miliciens font régner la terreur

L’Algérie a su se préserver de toutes les menaces et fait face à tous les risques avec détermination et raison.

La Libye en post-révolution tombe entre les mains des milices, le Mali impuissant reste entre les griffes des terroristes d’Al Qaîda au Maghreb islamique, le Niger et la Mauritanie constituent une terre fertile pour le Mujao et les Signataires par le sang. Quelles conséquences pour l’Algérie? Les troubles dramatiques survenus en Libye, la crise politico-sécuritaire en Tunisie et l’impuissance du gouvernement malien face à l’hydre terroriste ne seront pas sans conséquence sur l’Algérie, seul pays encore stable dans la région. Cela concourt avec une campagne médiatique haineuse menée contre le pays par le Makhzen qui verse son dévolu sur l’Algérie. Pour cette raison, la position de cette dernière vis-à-vis de la question du Sahara occidental, mais aussi son refus d’une réouverture des frontières. C’est à même de croire que le pays est au coeur d’une tempête extravagante, à l’avenir incertain. Jusque-là l’Algérie a su se préserver de toutes les menaces et fait face à tous les risques avec détermination et raison. Non sans prendre en considération l’instabilité des pays voisins. Stratégie de prévention et mesures sécuritaires avec des moyens draconiens, aussi bien sur le plan humain que matériel, mais aussi un comportement diplomatique singulier qui lui permet de préserver l’image d’un pays qui se garde de toute ingérence dans les affaires internes d’un autre Etat. C’est cette attitude qui a peut-être aidé l’Algérie à rester en marge de révolutions qui ont secoué depuis deux ans cycliquement plusieurs pays arabes dont certains se trouvent aujourd’hui dans des crises infernales. Mais elle en subit les retombées qualifiées de néfastes, aussi bien sur le plan économique, social et sécuritaire, compte tenu de la hausse de la contrebande, l’afflux des réfugiés, le terrorisme et la prolifération des armes en provenance de la Libye aux frontières. A ce propos, l’on compte plus d’un million huit cent mille armes qui circulent entre les mains des terroristes et trafiquants d’armes. Ce chiffre a été avancé par un responsable mauritanien ayant participé récemment à la rencontre de Nouakchott portant sur la menace terroriste au Grand-Maghreb et au Sahel, qui s’est déroulé le 7 novembre dernier en présence d’experts européens. La menace des réseaux terroristes dans cette région devrait intéresser les Occidentaux qui ne sont pas à l’abri de l’hydre sauvage, avait expliqué l’un des participants. Et cela concerne au plus haut degré l’Algérie, qui aujourd’hui encore après avoir pesé de tout son poids pour une lutte commune contre le phénomène continue d’aviser ses voisins sur l’importance de dresser un plan stratégique pour sécuriser les frontières. Livrée au diktat des milices sous-traitantes pour une guerre, la Libye est dans l’incapacité de fournir le moindre effort pour adhérer à l’option algérienne; sous influence occidentale, le Mali prend des décisions en fonction des intérêts des puissances mondiales; la Mauritanie et le Niger demeurent le maillon faible dans la mesure où ils sont considérés comme des bases arrière de ce qu’on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique, le Mujao et les Signataires par le sang, dirigé par le tristement célèbre Mokhtar Belmokhtar. Reste que les aspirations de l’Àlgérie qui oeuvre pour inscrire cette lutte comme un objectif commun dans une stratégie cohérente, sont loin d’être atteintes. C’est l’incertitude qui s’étire au Sahel, cette réalité qui reste une préoccupation majeure incite l’Algérie à prendre des mesures supplémentaires, notamment la nécessité de renforcer l’exploitation du renseignement opérationnel, encore quand elle peut compter sur ses voisins pour un échange d’informations. Un seul pays semble souscrire sérieusement cette thèse, la Tunisie dont les autorités civiles et militaires reconnaissent l’importance de cette stratégie. Dans différentes déclarations, aussi bien les officiels algériens que tunisiens affirment que les deux pays travaillent de concert quant à l’échange de renseignements. Ce qui est loin d’être le cas pour le Mali et la Libye.