Ils veulent intégrer le Taj de Amar Ghoul à leur projet, Les islamistes préparent un méga-parti politique

Ils veulent intégrer le Taj de Amar Ghoul à leur projet, Les islamistes préparent un méga-parti politique

ghoul.jpgLe projet d’une Union des partis islamistes, est en passe de renaître de ses cendres. C’est du moins ce que laissent entendre Abderrazak Mokri et Abdelmadjid Menasra, respectivement, présidents du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et du Front du changement (FC).

Les deux leaders islamistes, s’exprimant lors d’une rencontre avec des militants, ont annoncé que le projet d’union est ouvert à toutes les parties qui souhaiteraient y adhérer.

Aucune date précise n’a été donnée pour sa concrétisation, mais le projet islamiste semble remis sur rail. Le président fraîchement élu du HMS a annoncé qu’une commission mixte travaillait actuellement sur les mécanismes d’élargissement du projet en question.

L’orateur a révélé une prochaine rencontre avec Mustapha Benmehdi, (ancien dirigeant au MSP) et de ceux qu’il a qualifiés d’enfants du MSP dans le parti Tadjamoue Amal Jazair (TAJ) en vue d’examiner leur éventuelle adhésion au projet.  »

Il y a une volonté sincère de former un parti fort capable d’opérer le changement dans le pays « , a souligné Mokri. Tout compte fait, le départ de Aboudjerra Soltani semble ouvrir de nouveaux horizons à la mouvance islamiste en Algérie.

Pourtant, ce dernier ne ratait pas la moindre occasion pour appeler, lui aussi, à l’unité des rangs entre partis islamistes, allant jusqu’à se liguer avec deux autres partis, à savoir le Mouvement El Islah et le Mouvement Ennahda.

Sans pour autant, qu’il ne parvienne à éviter la débâcle électorale qu’a connue le courant islamiste, il y a quelques mois. La nouvelle direction du Mouvement de la société pour la paix semble agir autrement.

Elle compte «resserrer les rangs», en tentant de rapprocher des dissidents ayant juré de ne plus revenir à la maison MSP. A savoir, l’actuel ministre des travaux publics, président du TAJ, Amar Ghoul, l’ancien ministre de l’Industrie, président du FC, Abdelmadjid Menasra, ainsi que Mustapha Benmehdi qui compte, de son côté, lancer sa propre formation politique, lui qui pèse lourd au sein du parti de feu Nahnah.

Evoquant les objectifs du projet d’union, Abderrazak Mokri a indiqué que ce projet n’est ni contre le gouvernement ni contre les personnes ou autre force politique. Une déclaration politiquement correcte, mais qui cache mal les ambitions des islamistes algériens, en prévision notamment de la prochaine élection présidentielle.

Certes, il est encore tôt de prédire un éventuel échec ou réussite de leur démarche, mais tout donne à croire que les partis islamistes croient en leur chance et veulent sauver les meubles en s’unissant dans le cadre d’un méga-parti en mesure de s’imposer sur l’échiquier politique national.

Faut-il à ce titre, préciser que trois partis islamistes (MSP-El Islah-Ennahda) forment déjà une union, dans le cadre de l’Alliance de l’Algérie verte. Une alliance qui ambitionne d’intégrer encore trois autres formations politiques, dont ses leaders ont du charisme auprès de l’électorat islamiste.

Ainsi, après la violente désintégration survenue à l’époque de Aboudjerra Soltani, dont les choix étaient souvent remis en cause par ses pairs, l’heure est à la reconstruction.

Ce qui n’est toutefois pas une sinécure. Et pour cause, les dissensions qui minent la mouvance islamistes algérienne, sont tellement profondes qu’il est difficile de concilier les avis des uns et des autres. C’est pourquoi, il n’est pas à écarter une union conjoncturelle de certains partis, avant que leur édifice ne s’écroule comme un château de cartes.

A. F.