Ils serviraient d’escales pour aller au Jihad en Syrie, Les aéroports algériens sous haute surveillance

Ils serviraient d’escales pour aller au Jihad en Syrie,  Les aéroports algériens sous haute surveillance

d-les-aeroports-algeriens-sous-haute-surveillance-63efb.jpgLa dernière opération menée avec réussite par les services de sécurité algériens, en collaboration avec leurs homologues tunisiens, est venue confirmer ces appréhensions.

Les quatre aéroports internationaux algériens qui desservent Istanbul par des vols réguliers sont placés, depuis quelque temps, sous haute surveillance, selon des sources proches des autorités en charge de la gestion des établissements aéroportuaires. Il s’agit des aéroports d’Alger, d’Oran, de Constantine et d’Annaba. Toujours selon nos sources, le dispositif de veille, qui a de tout le temps existé, vient d’être renforcé.

À travers ces aéroports, les deux compagnies que sont Air Algérie et la Turkish Airlines assurent plusieurs vols hebdomadaires en basse et haute saisons. Des vols très prisés par des hommes d’affaires de toutes les nationalités, des commerçants ainsi que des touristes algériens. Mais, depuis quelque temps, l’hypothèse qu’un nouveau segment de clientèle, si l’on ose dire, soit séduit par cette destination est prise en considération par les structures en charge de la Police des frontières et de la lutte antiterroriste.

Une clientèle constituée des recrues potentielles d’origines algérienne et tunisienne, dans les rangs de l’État islamique et autre Djabhat Ennosra. Conjoncture politique et sécuritaire régionale oblige, la hantise des autorités algériennes est de voir ces plateformes aéroportuaires, notamment celles de l’est du pays, soit Constantine et Annaba, devenir des sites d’embarquement de ces potentiels jihadistes vers les fronts syrien et yéménite via Istanbul.

La dernière opération menée avec réussite par les services de sécurité algériens, en collaboration avec leurs homologues tunisiens, est venue confirmer ces appréhensions. En effet, le mois d’avril dernier, deux ressortissants tunisiens, candidats au jihad, ont été interpellés à l’aéroport d’Annaba alors qu’ils se préparaient à prendre un vol à destination d’Istanbul. L’affaire suit toujours son cours au niveau de l’instruction sous l’autorité du parquet d’Annaba. Avec l’approche de la saison estivale, la menace va augmenter et la vigilance sera redoublée sur l’ensemble des postes frontaliers du pays. Plusieurs observateurs de la situation sécuritaire prévoient le renforcement du dispositif de surveillance des entrées à partir de nos frontières terrestres, certes, mais aussi à partir des aéroports de France et des autres pays occidentaux. Dans le viseur des services de sécurité, une certaine catégorie de nos jeunes issus de l’immigration et répondant à un profil donné.

À ce niveau, les spécialistes travaillent sur deux hypothèses. La crainte de voir quelques jeunes européens d’origine algérienne, fichés à la police de l’espace Schengen, faire des aéroports de notre pays une escale pour rejoindre les fronts syrien, irakien et yéménite, via Istanbul. La seconde est de se retrouver avec des émigrés salafistes de retour au pays, sous prétexte de passer les vacances, faire dans l’apologie du jihad, voire dans le recrutement pour le compte des organisations terroristes internationales. Ces craintes ont été confortées par l’arrestation, en mars dernier, d’un émigré algérien de France s’adonnant à ce type d’activités lors de sa présence à Oum El-Bouaghi,

À l’approche de la saison estivale 2015 et alors que l’Algérie n’a pas encore fermé le dossier relatif au bon accueil des touristes, y compris les Algériens résidant à l’étranger, voici qu’un autre dossier est ouvert, celui de la prévention contre la menace que risque d’importer ces flux. Ce sont les nouveaux défis qu’impose au pays une conjoncture explosive à ses frontières, dans l’ensemble de la région Mena et même sur l’autre rive de la Méditerranée.

M.K