Ils avertissent contre le retour aux années 1990, Ould Khelifa et Bensalah tirent sur l’opposition

Ils avertissent contre le retour aux années 1990, Ould Khelifa et Bensalah tirent sur l’opposition

Abdelkader Bensalah – Larbi Ould Khelifa

Les présidents des deux chambres du Parlement accusent l’opposition de vouloir déstabiliser le pays.

Les partis de l’opposition, activant sous la bannière de l’instance de suivi et de concertation qui regroupe la Cnltd et le Pôle des forces de changement, ont été sévèrement critiqués par les présidents des deux chambres du Parlement.

A l’ouverture de la session de p2014-Bensalah6_126906765.jpgrintemps, le président de l’APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, et le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, n’ont pas hésité à stigmatiser l’opposition.

M.Ould Khelifa est allé jusqu’à convoquer la décennie noire pour mettre en garde contre le discours qui remet en cause la légitimité des institutions de l’Etat.

«L’affaiblissement des institutions légitimes de l’Etat conduira sans nul doute à un saut vers l’inconnu et à l’affaiblissement de l’Etat lui-même et non d’une personne, d’un parti ou d’une alliance. Cela signifierait le retour de l’Algérie aux situations troubles des années 90», a déclaré le président de l’APN. Pour ce dernier, le dialogue entre tous les acteurs de la société «constitue la meilleure voie qui permet de protéger le front intérieur de la dislocation et des conflits vains qui affaibliraient l’Algérie».

Pour appuyer ses propos, M.Ould Khelifa qui évoque «une accélération de la mutation démocratique» rappelle que l’Algérie évolue dans un environnement «trouble» où de nombreux pays affrontent les dangers de l’effondrement, de la scission et du retour au temps des guerres tribales ainsi que l’infiltration des groupes terroristes. Il ajoute que l’infiltration des terroristes s’est avérée un prétexte pour préparer le terrain à l’intervention étrangère dont le dessein, a-t-il soutenu, «n’est autre que celui d’imposer la tutelle directe et la spoliation des ressources de ces pays».

Dans ce contexte, l’orateur a souligné que l’Algérie a «très tôt mis en garde contre les dangers du terrorisme et de l’extrémisme sous toutes ses formes un fléau auquel elle a fait face seule, au silence absolu de la communauté internationale et la complicité de certains conspirateurs qui guettaient les résultats de ce l’on appelait le laboratoire algérien».

Il ajoutera que l’Algérie «a vaincu le terrorisme grâce à la solidarité de son peuple et de son élite et grâce à l’Armée nationale populaire et les corps de sécurité», tout en se félicitant que le pays «est à l’avant-garde des efforts internationaux dans la lutte antiterroriste et appelle à la conjugaison des efforts afin d’endiguer ce fléau et de tarir les sources».

Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah n’a pas été non plus tendre avec l’opposition, accusée de vouloir déstabiliser le pays.

Sans les citer mais l’allusion ne souffre d’aucune ambiguïté, M.Bensalah s’en est pris à la Cnltd et le Pôle des forces de changement qui ont appelé à des manifestations le 24 février dernier. Il a estimé que le recours à la rue, dans cette conjoncture, expose le pays aux dangers. M.Bensalah a dénoncé «des tentatives désespérées» de revenir aux années de souffrances. En revanche, le président du Sénat a salué les citoyens qui ont refusé, selon lui, de répondre aux appels de l’opposition. Concernant l’agenda du Parlement, les présidents des deux chambres ont fait savoir que la présente session connaîtra une intense activité législative.

Plusieurs projets de loi sont inscrits à l’ordre du jour de la session. Mais pas le projet que l’opinion publique attend, à savoir la révision de la Constitution qui traîne depuis 2011, année de son annonce.

D’ailleurs, les deux premiers responsables de l’institution ont évité d’évoquer la question. Alors que le président de l’APN l’a carrément zappée, celui du Sénat s’est contenté de dire que «tous les indicateurs indiquent que le rendez-vous de la révision constitutionnelle n’est pas loin».