Ils avaient préféré le sacrifice suprême plutôt que de se rendre à l’ennemi, Ali la Pointe, Hassiba, Mahmoud et Petit Omar

Ils avaient préféré le sacrifice suprême plutôt que de se rendre à l’ennemi, Ali la Pointe, Hassiba, Mahmoud et Petit Omar

P131009-18.jpgHassiba Ben Bouali

On les appelait les libérateurs de la Casbah. Grâce à eux, la révolution a été transportée au coeur d’Alger où de nombreuses places et rues portent encore les stigmates de leurs exploits.

Ils étaient jeunes, ils étaient beaux et la vie leur souriait à pleines dents, mais l’appel de la révolution changea brutalement leur destin. Ali Amar, alias Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi et Omar Yacef, dit Petit Omar, font partie de ces commandos de choc qui avaient été mis sur pied par le FLN pour protéger les populations musulmanes et perpétrer des attentats en plein coeur d’Alger durant la lutte de Libération nationale. Afin de commémorer le 56ème anniversaire de leur mort, l’association. Mechaâl Echahid, en collaboration avec le journal El Moudjahid, a organisé, hier, une rencontre débat à laquelle ont pris part des universitaires, d’anciens moudjahidine et des élèves des lycées Ali Amar et Hassiba Ben Bouali. Premier invité à prendre la parole, l’universitaire et historien, Amar Khila qui a souligné, d’emblée, que «malgré tout ce qui a été dit ou écrit sur eux pour relater leurs nombreux hauts faits d’armes durant la révolution, beaucoup considèrent que ces héros de la bataille d’Alger ne sont pas appréciés à leur juste valeur». Se replongeant dans le contexte de l’époque, il a indiqué qu’Ali, Hassiba, Mahmoud et Petit Omar faisaient partie d’un commando de choc qui avait été mis sur pied par le Front de libération nationale pour commettre des attentats dans la capitale. En dépit de l’arsenal de guerre dont ils disposaient à l’époque et des nombreux barrages filtrants qu’ils avaient dressés pour déjouer tout attentat terroriste, particulièrement dans les quartiers à fortes populations européennes, les soldats du général Massu ne purent rien contre Ali et ses frères, devenus des hommes à abattre. Surtout après les attentats qui avaient pris pour cible des militaires, mais aussi des commerces de boissons fréquentés par les Européens.

«Ils ont donné à la lutte armée une autre dimension, particulièrement au niveau de la capitale où ils donnèrent du fil à retordre à l’armée et la police française», a tenu à rappeler l’invité du forum. Soulignant que la date du 8 octobre 1957 reste encore méconnue de la part des Algériens, il a indiqué que c’est un jour mémorable pour ces valeureux fidayins qui avaient préféré mourir, les armes à la main, plutôt que de se rendre. Les soldats français voulaient les capturer vivants, mais devant leur refus, ils détruisirent à l’aide de bombes la bâtisse où ils s’étaient réfugiés. Un exemple de courage et de sacrifice qui donna davantage de courage aux fidaïyin chargés de prendre le relais, ainsi qu’aux 500 autres que le FLN recruta et format pour perpétrer des attentats aux quatre coins du pays.

A ce titre, il citera les attaques contre le Milk Bar, la Cafétéria, le Coq Hardi, le stade d’El Biar et d’autres qui firent beaucoup avancer la question algérienne à l’ONU. M.Khila a, lors de son intervention, beaucoup insisté sur le courage, le dévouement et le respect des directives, lors de l’exécution d’un attentat. Citant le fameux attentat perpétré par Mohamed Bensedouk contre Ali Chekal au stade Colombes (France), il a confié que «le fidaï pouvait tuer le président René Coty qui était assis à côté de la victime, mais qu’il ne l’avait pas fait parce que le FLN ne le lui avait pas ordonné».

Le conférencier, lors de son intervention n’a pas omis de souligner que Yacef Saâdi est pour beaucoup dans le succès de la bataille d’Alger et que son film qui retrace l’épopée glorieuse de ces hommes et de ces femmes courage qui avaient défié l’administration coloniale est un chef d’oeuvre qui a été salué partout à travers le monde.