Il envahit la toile avec des placards publicitaires, Benflis se lance dans le marketing politique

Il envahit la toile avec des placards publicitaires, Benflis se lance dans le marketing politique

ali-benflis-a-m-sila-le-02-04-14-ph-moh-sid-03_849388_679x417.JPGAli Benflis qui s’apprête à lancer son parti politique, tente de revenir à «l’américaine»

Un an après son échec à la conquête d’El Mouradia, Ali Benflis qui s’apprête à lancer son parti politique, tente de revenir sur le devant de la scène en se payant des placards publicitaires sur des sites d’informations qui renvoient vers sa page Facebook.

Hier, les lecteurs de sites d’informations ont dû remarquer la photo d’un Ali Benflis au poing serré, symbolisant la détermination, avec comme titre «L’Algérie célèbre une nouvelle ère de changement». Cela avait l’air d’un article sur les projets futurs de l’ex-chef du gouvernement, mais en y cliquant on est renvoyé vers sa page Facebook.

En fait, ce n’est ni plus ni moins qu’une publicité, comme pour un téléphone portable, ou une voiture. C’est ce qu’on appelle le «marketing politique». Un an après son échec à la conquête d’El Mouradia, Ali Benflis qui s’apprête à lancer son parti politique, tente de revenir à «l’américaine» sur le devant de la scène. Lui qui avait utilisé l’Internet et les réseaux sociaux lors de sa campagne électorale de 2014, veut faire de ce moyen de communication une «arme» redoutable qui lui permettra de toucher plus de gens qu’avec les canaux classiques.

Cette méthode de communication très répandue aux Etats-Unis, surtout après l’élection de Barack Obama qui a consacré 16 millions de dollars en 2008 et 35 millions en 2012, est nouvelle chez nous. Néanmoins, Ali Benflis n’est pas pionnier en la matière! C’est l’actuel ministre de l’Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb qui l’a introduite en premier lieu lors de sa campagne électorale pour les élections législatives de 2012 où il était candidat sur la liste RND de la capitale.

Cette méthode lui ayant réussi puisqu’il a mené la liste RND à la deuxième place de ces législatives, il a renouvelé l’expérience en tant que directeur de la communication du candidat Bouteflika lors de la campagne présidentielle de 2014 avec le résultat que tout le monde connaît. La publicité a fait son entrée pour la première fois dans une course à la magistrature suprême du pays. Ce qui aurait dû marquer une nouvelle ère politique dans le pays, mais qui s’était subitement arrêtée le 17 avril dernier jusqu’à hier avec un Ali Benflis qui veut se relancer avec le marketing politique.

Il veut redonner vie à cette communication politique et par la même occasion à sa carrière politique.

Il faut comprendre que le marketing politique est l’une des formes de la communication politique qui vise à promouvoir un projet, un candidat, un dirigeant, une cause politique sur le modèle des techniques de marketing commercial en faisant appel notamment à l’utilisation de campagnes «publicitaires» dans les médias, la distribution de tracts ou le démarchage, par opposition aux formes historiques de la communication politique que sont, par exemple, les débats publics ou les meetings.

En ce sens, la nature du marketing politique s’inscrit dans une stratégie de communication. D’après Philippe Villemus,«pour optimiser les résultats aux élections, le marketing politique consiste à construire son offre (programme et candidat), compte tenu de la demande (les électeurs), du jeu des autres (les candidats et partis) et des moyens dont on dispose dans un cadre idéologique choisi». L’analogie entre le marketing politique et le marketing commercial est importante. Tous deux agissent sur le «candidat-produit» de manière à favoriser son adéquation avec «l’électorat-consommateurs» créer la différence avec le «candidat-produit» et avec un minimum de moyens optimiser les «suffrages-achats».

Certes, le marketing politique emprunte les techniques du marketing commercial, cependant il est doté d’une autonomie certaine qui lui vaut son domaine d’action.

Le marketing politique se décline en deux étapes principales, tout d’abord la détermination d’une stratégie, puis la mise en place d’un plan de campagne. Selon la conception de la politique que peuvent avoir les opérateurs qui le mettent en oeuvre, les enjeux peuvent être multiples. Pour une vision «minimaliste», il s’agirait d’optimiser la combinaison et le niveau des moyens permettant d’atteindre des objectifs et/ou un programme prédéterminés. Dans cette perspective, le «marketing politique» s’efforcerait de déterminer les modalités les plus pertinentes et les plus efficaces pour rallier un maximum de partisans à ses idées et d’influencer le comportement et le vote des citoyens-électeurs. Alors que pour ceux à la vision «maximaliste», il s’agirait de définir – nettement plus en amont – les objectifs, les programmes, les thèmes réputés «porteurs» et susceptibles de recueillir l’attention et/ou les suffrages. Dans cette vision, le pouvoir serait au marketing politique, ce que le profit est au marketing commercial…