Il a inauguré plusieurs projets dans la capitale, Sellal rassure les Algériens

Le Premier ministre a renouvelé le soutien de l’Etat à l’investissement et à la production nationale

C’est un Abdelmalek Sellal en pleine forme qui a sillonné, hier, les rues de la capitale pour y inaugurer des projets structurants, mais surtout pour rassurer les Algériens quant à la politique de «rationalisation» que son gouvernement compte mener.

Le Premier ministre a profité de la veille du 53e anniversaire de l’Indépendance nationale pour expliquer la politique que compte mener le gouvernement face à la crise, avec notamment la loi de finances complémentaire. «Soyez sans crainte, ce n’est pas une politique d’austérité mais de rationalisation des dépenses», a t-il tenu à préciser à plusieurs reprises lors de cette tournée algéroise. «Je rassure d’abord les jeunes Algériens dont le 5 juillet est aussi leur fête. Nous allons continuer de leur tendre la main. Nous n’allons aucunement toucher aux dispositifs d’aides à l’emploi et la création d’entreprise, qui leur sont destinés tels que l’Ansej», soutient-il en soulignant que le gouvernement axe son travail sur le développement. Il a affirmé que les efforts consentis dans ce sens seront poursuivis à l’avenir, relevant qu’il était temps d’aller vers une économie bâtie sur la production et la création des richesses. A cet effet, M. Sellal a renouvelé le soutien de l’Etat à l’investissement et à la production nationale. «Nous nous engagons aussi à ne pas toucher aux acquis sociaux de la population algérienne. C’est un principe sur lequel le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ne badine pas», poursuit-il avec autant d’assurance. Il appuie ses dires par l’annulation de l’application de l’article 87 Bis du Code du travail qui sera mise en application dès le mois d’août prochain. «L’article 87 bis du Code du travail sera appliqué dès le mois d’août prochain, malgré la chute des prix du pétrole», a-t-il déclaré. Relevant que l’application de cet article bénéficiera notamment aux bas salaires, le Premier ministre a insisté sur l’entraide gouvernement-population pour mettre fin au gaspillage budgétaire. «Il faut qu’on se fasse mutuellement confiance pour arriver aux résultats escomptés», rétorque-t-il. «Nous avons une politique dirigée vers la croissance, mais avec une rationalisation des dépenses, nous allons mettre de côté toutes les dépenses futiles sans, je le promets, toucher au bien-être des Algériens», insiste-t-il avant de lancer un ballon sonde concernant le projet de rationalisation du carburant. «Nous n’allons pas vers l’austérité, mais on va mettre fin aux gaspillage. Je donne l’exemple du carburant qui est gaspillé, voire même passer illégalement vers les pays voisins. Nous sommes en train de réfléchir à une politique qui nous permettra d’optimiser sa consommation», atteste-t-il avec ce qui ressemble à l’annonce de la mise en place de quotas pour le carburant. Le Premier ministre a également mis en exergue le rôle du gouvernement consistant à assurer et veiller à la stabilité du pays en luttant contre tous les fléaux sociaux et le terrorisme. A ce sujet, il promet une rentrée sociale, scolaire et universitaire stable. «On a pris toutes les dispositions nécessaires pour qu’elle se fasse dans de bonnes conditions. Comme on a d’ailleurs réussi à le faire avec le mois de Ramadhan qui a été pour la première fois tranquille pour les Algériens», garantit-il. Ces promesses et assurances lancées par le Premier ministre, il les a aussi mises en évidence sur le terrain avec des projets structurants qui continueront leur développement, comme l’a programmé le président Bouteflika. On cite le métro d’Alger dont l’extension vers El Harrach a été officiellement inaugurée, hier et dont les autres extensions vers notamment la place des Martyrs et l’aéroport internationale d’Alger se poursuivent. Lors de cette inauguration, Sellal a eu à tester sa popularité en s’improvisant un bain de foule au niveau du centre-ville d’El Harrach. Il s’est dirigé vers un magasin où étaient rassemblés des citoyens pour profiter de ce luxe qui est habituellement réservé au chef de l’Etat. Youyous, accolades, photos, cris de joie étaient au rendez-vous…

Le pari de la technologie et la bataille du chèque

Au niveau de la zone industrielle de Rouiba chez HB Technologie, Abdelmalek Sellal a eu droit à une présentation détaillée de tous les produits de cette entreprise qui exporte des cartes magnétiques, des cartes électroniques dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe, notamment la France, l’Irlande, la Tunisie, le Maroc, le Sénégal et la Mauritanie. «C’est bien», sussurait le Premier ministre en écoutant ses interlocuteurs. HB Technologie, ayant pris en charge, en partenariat avec le ministère de la Justice, la production, en recourant à la signature électronique, du casier judiciaire et du certificat de nationalité, est une entreprise à 100% algérienne et ses employés, dont 60% sont des universitaires, également.

Le Premier ministre, visiblement content, s’est réjoui du bilan positif de cette entreprise et de ses ambitions de déploiement à l’international, et a appelé ses responsables à consentir davantage d’efforts pour aider l’Etat à se débarrasser du fléau de la bureaucratie à travers la généralisation de la «dématérialisation des documents». «Il ne faut pas vous limiter au seul casier judiciaire et au certificat de nationalité. Il faut oeuvrer à généraliser cette procédure pour éradiquer définitivement la bureaucratie. Le gouvernement est là pour vous accompagner et attend vos propositions», a-t-il recommandé.

Par ailleurs, saisissant sa présence parmi des responsables d’une entreprise privée performante, Abdelmalek Sellal a abordé la problématique de la récupération de l’argent qui circule dans le circuit de l’informel en présentant «le recours au chèque obligatoire» comme un moyen efficace d’y parvenir et a également répondu, sans la citer, à Louisa Hanoune qui accuse le gouvernement de préparer un «plan d’austérité qui pourrait être fatal pour les couches moyennes et défavorisées».

«L’Etat a besoin de récupérer l’argent de l’informel et de l’insérer dans le réseau formel pour financer son économie. L’économie, c’est l’essentiel. L’Etat n’est pas en train de mettre en place un plan d’austérité. Il s’agit de rationaliser nos dépenses, c’est tout», a-t-il fait savoir.

L’extrémisme n’a pas sa place en Algérie

Le message phare de sa tournée a été délivré à Saïd Hamdine: «L’Etat rejette catégoriquement toute forme d’extrémisme, notamment l’extrémisme religieux dans les universités». Dans ce contexte,

M. Sellal a déclaré, en marge de l’inauguration de la nouvelle faculté de droit d’Alger, que «l’enracinement de la politique de la réconciliation nationale dans la société ne veut pas dire que l’Etat a baissé les bras contre le terrorisme et l’extrémisme». Que tout le monde soit rassuré, dit-il, car «l’Etat est déterminé à poursuivre la lutte implacable contre le terrorisme». «Les forces et le commandement de l’ANP sont mobilisés pour lutter contre le terrorisme et tout extrémisme», a-t-il souligné. «Personne ne nous fait peur car l’Algérie dispose d’un Etat, d’une armée forts et d’un président debout et qui veille», a-t-il indiqué. «Oui pour la paix et le dialogue, non, non et non pour l’extrémisme surtout religieux», a-t-il indiqué en haussant le ton. Pour M.Sellal, «les étudiants de droit se doivent et peuvent soutenir leurs thèses de doctorat sur ce thème», a-t-il indiqué.