Il a été appréhendé une nouvelle fois par la police à Béjaia, Nekkaz aujourd’hui devant le parquet

Il a été appréhendé une nouvelle fois par la police à Béjaia, Nekkaz aujourd’hui devant le parquet

rachid-nekkaz_853041_679x417.jpgC’est la deuxième fois qu’il est ainsi appréhendé depuis qu’il a entamé son projet de marche de Bejaia jusqu’à la Grande Poste d’Alger pour exiger un changement pacifique en Algérie. La première fois c’était mardi dernier à Beni Ouartilane. L’ancien candidat à la candidature pour la présidentielle d’avril 2014, Rachid Nekkaz a été appréhendé, jeudi dernier, par la police dans la commune de Seddouk, quelque 65 kilomètres au sud-est de Béjaïa.

Curieusement qu’il s’agisse de son interpellation à Beni Ouartilane trois jours auparavant ou à Seddouk, c’est Rachid Nekkaz en personne qui donne l’information via sa page Facebook et tweeter. Il a même réussi à publier une photo de lui à l’intérieur du commissariat. Et sur son mur Facebook, il écrira : «Emprisonnés à Seddouk nous avons été accueillis dans la ville par le commissaire de police qui nous a mis immédiatement en état d’arrestation devant la population en plein centre-ville.»

Mais ce que les gens ne comprennent pas, comment cet ancien candidat à la candidature pour les présidentielles françaises (2012) et algériennes (2014) ait pu faire des centaines de kilomètres sans qu’il ne soit appréhendé : il avait fait part de son projet, une marche de plusieurs centaines de kilomètres qui le conduira jusqu’à la Grande Poste à Alger. Les interrogations fusent de partout de la part de militants politiques ou associatifs. Plus encore, il a réussi à se prendre en photo dans l’enceinte même du commissariat. Photos qu’il s’est empressé ensuite de mettre sur sa page Facebook, s’est interrogé un ancien militant FFS. «Qu’est-ce qu’il est venu faire à Béjaïa ? L’avenir nous le dira», a lâché avec dépit l’ancien militant du parti d’Aït-Ahmed.

Il est vrai que c’est tout de même curieux qu’il ait pu se faire filmer et photographier au moment de ces arrestations. Séquences qu’il mit instantanément sur les réseaux sociaux et qui suscitent aussitôt des commentaires. Rachid Nekakz semble tenir beaucoup à ces remontées directes et démultiplie ses actions : en photo, en vidéo, en tweet ; chacun de ses déplacements, chacune de ses interventions en sont relayés.

A signaler que l’arrestation de Rachid Nekkaz n’a pas laissé indifférent la Ligue algérienne pour les droits de l’Homme. En effet, par la voie de son vice-président, Saïd Salhi a indiqué que «M. Nekkaz a été interpellé pour attroupement illicite.» Il s’agit pour la LADDH d’atteintes au droit de réunion et d’expression, droits qui pourtant sont garantis par les textes de la République.

Selon Saïd Salhi, Rachid Nekkaz sera présenté au parquet d’Akbou demain à 9h00 et la LADDH Bureau de Bejaia a d’ores et déjà constitué un collectif d’avocat qui assurera sa défense. Elle interpellera ensuite le parquet en vue de sa libération immédiate et pour que cesse les poursuites judiciaires. La LADDH insiste sur le respect des droits fondamentaux et des instruments internationaux des droits de l’Homme, ratifiées par l’Algérie. «Nekkaz a été interpellé dans la ville de Seddouk il n’y a pas eu d’attroupement, il est allé à la rencontre des citoyens, il a le droit de s’exprimer, de se déplacer dans le territoire algérien et de rencontrer et de discuter avec des citoyens. Ce sont tous des droits garantis par la Constitution et le pacte international des droits politiques et civils ratifié par l’Algérie en 1989.» Quant à la population, l’énigme Nekkaz amuse.

Salim Aït-Sadi