Hydrocarbures, Si les recettes pétrolières ont diminué : Notre sous-sol est riche

Hydrocarbures, Si les recettes pétrolières ont diminué : Notre sous-sol est riche

086e05a6efcb9ae6635611c175c3109b_XL.jpgEntamée en juin dernier, la chute des cours du pétrole a fait perdre à l’Algérie 2 milliards de dollars. Si pour l’année 2015 personne ne peut prédire ce que sera le marché pétrolier, il y a dans cette ambiance de déprime une certitude : nos réserves en hydrocarbures ont, elles, sensiblement augmenté, grâce aux efforts d’exploration.

Ce constat a été fait hier samedi par le ministre de l’Energie lors d’un point de presse à In Salah (Tamanrasset). «A la fin décembre 2014, le niveau des réserves d’hydrocarbures du pays est nettement supérieur à celui atteint en 1971», a déclaré Youcef Yousfi. Et d’ajouter : «Ce qui a été découvert est supérieur à toute la production cumulée depuis près d’un demi-siècle».

C’est une performance qu’il convient de mettre en exergue, a-t-il soutenu. Pour étayer ses propos M. Yousfi a avancé quelques chiffres. Le ministre a fait état d’un rebond de la production des hydrocarbures en 2014, après un recul enregistré durant ces dernières années, ajoutant que ce redressement de la production devrait se maintenir jusqu’à 2019 grâce à l’accélération du développement et de l’exploitation de 100 nouveaux gisements.

«Nous ne sommes pas dans le cas de nombreux pays dont les réserves diminuent et la production recule, a-t-il rassuré. M. Yousfi a indiqué à propos de la chute des prix du pétrole que les recettes pétrolières devraient atteindre les 60 milliards (mds) de dollars à la fin de l’année. «Jusqu’ici, nous avons réalisé presque 60 mds de dollars d’exportations et nous allons probablement terminer l’année 2014 avec 60 mds de dollars, soit une baisse de 2 milliards de dollars par rapport à l’année dernière», a déclaré M Yousfi.

Si en 2014, l’Algérie a préservé le niveau de ses revenus pétroliers malgré la chute des cours du brut en juin dernier, pour l’année 2015, personne ne peut prédire quel serait le niveau des recettes pétrolières dans le futur, a fait remarquer le ministre. Les prix du gaz naturel vont sûrement subir l’effet de la baisse des cours du pétrole, puisqu’ils sont indexés sur ceux du brut. De ce fait, M. Yousfi, prévoit des conséquences défavorables de cette baisse sur les pays gaziers où de grands projets risquent d’être reportés ou carrément annulés pour manque de financement.

Pour le ministre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doit baisser sa production pour corriger les déséquilibres du marché pétrolier, a-t-il indiqué. M. Yousfi a expliqué que l’Algérie ne partageait pas la position des gros producteurs au sein de l’organisation, selon laquelle l’Opep doit cesser d’intervenir pour réguler le marché et de le laisser se stabiliser de lui-même.

«Ce n’est pas notre avis. Pour nous l’Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres, en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres», a-t-il indiqué. Sans les nommer, le ministre a expliqué que ces gros producteurs ont adopté cette position de crainte de voir les pays non membres de l’organisation monter en puissance grâce à une explosion de la production de pétrole de schiste.

Selon lui, ces gros producteurs ont défendu leur position par le fait que les baisses opérées par l’organisation par le passé ont toujours profité aux pays non membres de l’Opep qui gagnaient des parts de marché supplémentaires à leurs dépens. Ces pays évoquent également la montée du pétrole de schiste américain qui a raflé d’importantes parts de marché lorsque les prix étaient élevés, a encore expliqué le ministre.

S. L.