HASSI-R’MEL (LAGHOUAT), Bras de fer entre les travailleurs et l’union locale UGTA

HASSI-R’MEL (LAGHOUAT), Bras de fer entre les travailleurs et l’union locale UGTA

2014-ugta_817687511.jpgRien ne va plus entre le l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et les travailleurs de la compagnie Sonatrach/DP de la zone gazière de Hassi-R’mel, située dans la wilaya de Laghouat, au sud du pays. Le renouvellement de la section syndicale ne semble pas chose aisée pour la commission électorale installée par l’union locale (Ugta) : cette instance syndicale n’arrête pas d’attirer les foudres des travailleurs.

En effet, selon les travailleurs approchés, voulant obtenir une section syndicale “sur mesure”, la commission électorale, avec la complicité de l’union locale, a décidé de rejeter les dossiers de candidature de six travailleurs pour le motif qu’ils n’ont pas justifié de trois cartes d’adhérent à

l’Ugta. S’estimant éligibles de droit, ces travailleurs ont saisi la justice en référé pour réclamer leur droit de se porter candidats. Ce qui s’apparente à une riposte résolue, alors que le processus électoral dont le jour du vote est prévu pour le 2 avril prochain est désormais compromis. Selon les requérants, la commission électorale a fait sciemment une mauvaise application des dispositions de l’article 10 des statuts de l’Ugta pour “écarter toute velléité d’opposition à l’immobilisme ambiant de l’Ugta”.

La commission électorale a exigé, selon eux, trois cartes d’adhérent pour être éligible. Or, “cette disposition ne s’applique qu’à l’élection des instances exécutives de l’Ugta”, soutiennent-ils. En syndicaliste aguerri, de surcroît ex-secrétaire général de la section syndicale de Sonatrach à

Hassi-R’mel, M. Hamama a soutenu, quant à lui, qu’en effet, “s’agissant de l’élection d’une section syndicale, l’article 10, alinéa 7, dispose clairement que chaque adhérent à la section syndicale doit avoir au moins une année d’ancienneté au sein de son entreprise ou être adhérent à l’Ugta depuis plus d’une année”. Jouissant d’une véritable crédibilité auprès de leurs camarades, le rejet des candidatures des six travailleurs n’a pas manqué de susciter la colère des travailleurs de la zone gazière de Hassi-R’mel.

“Désormais, l’Ugta n’a plus aucune place parmi nous. Nous ne reconnaissons plus cet allié du pouvoir. Elle ne nous ne représente plus. Nous militerons nous-mêmes sur le terrain pour défendre nos droits”, expliquent encore nos sources qui signent et persistent à présent, l’Ugta à Hassi-R’mel n’a plus aucune légitimité.

De leur côté, les six travailleurs, ayant vu leur candidature rejetée, ont fait part de leur intention de se démarquer des structures de l’Ugta, dans le cas où leur doléance ne serait pas prise en compte par la Centrale syndicale. Et dans ce cas, ils affirment vouloir se consacrer, désormais, à l’action syndicale sur le terrain comme en 2011 aux côtés des travailleurs pour faire barrage à leurs détracteurs. Des détracteurs qualifiés volontiers de “pseudo-syndicalistes qui ont confisqué leur combat pour la dignité”.

Dans leur majorité, les travailleurs de Hassi-R’mel ont décidé ainsi d’en finir une fois pour toutes avec “les pratiques de marginalisation de régionalisme et de discrimination” de l’Ugta. La Centrale syndicale est, aujourd’hui, accusée de tous les maux et les travailleurs du secteur pétrolier et gazier ne croient plus à son efficacité.

Pis encore, ils remettent tout simplement en cause sa légitimité.

B. A.