Grippe A : Le vaccin de la grippe porcine bloqué

Grippe A : Le vaccin de la grippe porcine bloqué

vacin Grippe A.jpgAprès 8 jours de tests en laboratoire

Alors que la pandémie de la grippe A/H1N1 avance à grandes enjambées, la date du lancement de la campagne de vaccination contre cette maladie ne se précise toujours pas. Et pour cause, le certificat de conformité du vaccin n’est toujours pas délivré par les laboratoires en charge de contrôler le médicament en question.

Hier, au huitième jour de contrôle, rien de positif n’émane encore de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), encore moins du Laboratoire national de contrôle de produits pharmaceutiques (LNCPP). «Tous les lots contrôlés jusqu’à aujourd’hui (hier, NDLR) se sont avérés non conformes à l’usage.

Les tests effectués sur des cobayes dans les différents laboratoires ont provoqué leur mort immédiate et sont donc négatifs», avons-nous appris hier d’une source proche de l’IPA.

Une affirmation que personne ne peut contredire, y compris le ministère de tutelle, tant que ces laboratoires de référence n’ont pas délivré le certificat de conformité de ce vaccin, dénommé Arepanrix.

Un cadre du ministère, joint par téléphone hier par le Jeune Indépendant, s’est contenté de dire : «Nous attendons encore le contrôle de la totalité des lots importés pour nous prononcer sur la conformité ou non de ce produit et par la même sur le lancement ou pas de la campagne de vaccination.»

C’est cette même contrainte qui a poussé auparavant le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à reporter le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1, initialement prévue pour le 12 décembre. Jusqu’à présent, le ministère de la Santé a importé deux quotas de doses de vaccin, l’un de 450 000 et l’autre de 263 000, soit un total de 713 000 doses.

Le coût d’une dose vaccin est estimé à 3,9 euros. Le ministère de la Santé s’est engagé à importer 20 millions de doses, d’ici au mois d’avril 2010 pour un coût total de 74 millions d’euros.

L’Arepanrix, comme l’a déjà affirmé le ministère de tutelle, est acquis auprès de la filiale canadienne du groupe pharmaceutique britannique Glaxo Smith Kline (GSK). Il s’agit du même produit que les autorités canadiennes avaient suspendu un lot en novembre dernier.

«Un lot de vaccins du laboratoire britannique GSK a été suspendu par les autorités canadiennes à la suite d’un nombre inhabituel de réactions allergiques graves dues au vaccin contre le virus grippal H1N1», révélait alors l’OMS.

Pour le cas de l’Algérie, même s’il est impossible pour l’heure de confirmer ou d’infirmer la conformité ou non de ce produit, il convient de souligner que les lots importés ne seront en aucun cas remboursés pour le ministère de la Santé.

«Les clauses du contrat signé entre la filiale canadienne de GSK et le ministère de la Santé imposent à la partie algérienne d’assumer ses responsabilités dans tous les cas», avons-nous appris de source proche du dossier.

C’est dire tout le dilemme auquel fera face le ministère de la Santé dans le cas où le vaccin importé s’avérait non conforme. Selon toujours une source proche du dossier, des responsables de l’IPA, qui se sont opposés aux clauses contraignantes dudit contrat, auraient alerté vainement la tutelle avant la signature du document.

En attendant, la pandémie fait des ravages : 32 décès, 553 cas confirmés et au moins 8 000 cas probables, selon le dernier bilan arrêté jeudi soir par le ministère de tutelle.

Farid Abdeladim