Greffe rénale : au rythme actuel, il faut 60 ans pour opérer les inscrits sur la liste d’attente

Greffe rénale : au rythme actuel, il faut 60 ans pour opérer les inscrits sur la liste d’attente

greffe_5.jpg_435345011.jpgLa greffe rénale accuse un énorme retard en Algérie. En termes de chiffres, plus de 10 000 insuffisant rénaux inscrits sur une liste d’attente, dont seulement 20% ont un donneur, estime le Professeur Tahar Rayan, chef de service néphrologie et dialyse et transplantation rénale au CHU Nafissa Hamoud (ex Parnet).

Invité de la rédaction de la radio Chaine 3, a indiqué qu’au rythme actuel de prise en charge qui ne dépasse pas les 166 cas par an, «il nous faut 60 ans pour éponger le nombre de patients qui attendent, sans oublier que le nombre d’insuffisants rénaux progresse de 10% chaque année».

En plus de l’absence de donneurs qui creuse le faussé entre l’offre et la demande, le Professeur évoque des contraintes d’ordre bureaucratiques et législatives. «Les prévisions pour 2015 étaient de 300 greffes, malheureusement  y’a un retard à cause de problèmes bureaucratiques concernant, par exemple, l’importation de liquide de préservation des organes a été retardée pendant plus de 3 mois», a révélé l’invité de la Chaine 3 qui pointe du doigt ces magistrats qui, par incompréhension, refusent de signer des documents portant don d’organes alors que la loi le permet.

Vers la mise en place d’une Agence nationale des greffes d’organe

Pour ce qui est du prélèvement d’organe sur des personnes décédées, le professeur regrette les blocages d’ordre moral. Sur 5 ans, il n’ya eu que 5 cas de prélèvement sur des cas de mort encéphalique. « Les mentalités de nous concitoyens n’ont pas évolué avec le temps, puisqu’ils sont beaucoup plus sensible au discours religieux qu’aux arguments scientifiques», a-t-il expliqué.

Pour y remédier le spécialiste recommande d’accentuer la sensibilisation, clarifier et vulgariser la loi, et d’instaurer une meilleure transparence dans le programme de transplantation d’organes. Pr Rayan espére, par ailleurs, que l’installation de l’Agence nationale de greffe d’organes et de tissus annoncée pour bientôt, permettra d’encadrer cette «médecine de solidarité».