Ghoul met la SNTF sur les rails de la GSM-R

Ghoul met la SNTF sur les rails de la GSM-R

arton4671-530b7.jpgLe ministre des Transports, Amar Ghoul, a rencontré, avant-hier, au siège de la direction générale de la SNTF, l’ambassadrice de l’Autriche, Mme Franziska Honsowitz et M. Kapsch, directeur du Groupe Kapsch, pour la signature du pacte d’accompagnement et documents de partenariat dans le cadre de la modernisation des lignes ferroviaires existantes et de la création d’autres lignes à travers le territoire national qui seront dotées du système GSM-R.

Le Directeur général de la SNTF, M. Djaballah Yacine, a ouvert le discours en abordant les relations bilatérales solides entre les deux pays et exprime toute sa fierté quant à la signature de ce partenariat qui axera la SNTF sur les rails de la dernière technologie après la réalisation de l’ouvrage ferroviaire réalisé par des Autrichiens à la fin des années 80, une double voie dans la banlieue algéroise entre El Harrach et Thénia. Et c’est avec une fierté non moindre que l’ambassadrice autrichienne a souligné « Je suis très heureuse de voir que les relations Algéro-Autrichiennes soient aussi fortes et ce pacte que nous signons aujourd’hui, ne fait que refléter l’amitié de nos deux pays qui dure depuis plus de cinquante ans. »

Ce pacte, précise Mme Honsowitz, apportera beaucoup pour les deux pays que ce soit sur le plan d’investissement ou sur le plan d’échanges et de la formation puisque le Group Kapsch entend former les jeunes cadres Algériens qui le sont déjà dans le domaine de l’IT, tout au long de l’exécution dudit projet.

C’est lors de son discours que M. Kapsch présente son entreprise fondée en septembre 1892 par M. Johann Kapsch qui démarra l’aventure avec un atelier de mécanique de précision à Vienne, avec le poste und Verwaltung Telegraphen et a traité avec la compagnie téléphonique étatique (Mailing- Telegraph-Administration), un de ses premiers clients. En 1916, la société a le nom pris de Telefon- und Telegraphen-Fabrik-Aktiengesellschaft Kapsch & Söhne à Wien (Telephone and Telegraph Fabrication Stock Company Kapsch & Sons à Vienne).

Pendant la Première Guerre mondiale, la société a produit viseurs de nuit pour l’Autrichien (modèle 1895 fusil et carabine) Avec le nombre croissant des inventions, Kapsch a élargi sa gamme de produits en ajoutant la fabrication de condensateurs, tubes d’étain et de piles sèches. En 1923, Kapsch a commencé à fabriquer des radios, avec les premiers téléviseurs en 1955. Après la Seconde guerre mondiale, il a été fortement impliqué dans la reconstruction du réseau téléphonique autrichien.

Modernisation des voies ferrées

Le programme du projet de modernisation des voies ferrées englobe trois organisations : le système d’équipement, le système de signalisation, et le système d’exploitation, de régulation des chemins de fer que ce soit pour les voyageurs ou pour les marchandises. Le fondement de cette entreprise, Algéro-Autrichienne, apportera la technologie du GSM-R (Global System for Mobile communications – Railways) qui est un standard de communication sans fil, basé sur le GSM.

C’est dans les salles de communication et de transmission et la salle de supervision et SNTF que les représentants du Group Kapsch ont expliqué au Ministre des transport que cette technologie permet aux trains de communiquer avec les postes de régulation du trafic ferroviaire, aux agents de conduite, de circulation et de maintenance de communiquer entre eux en mode conférence (appels de groupe), et il autorise le support d’applications de type données comme l’ETCS.

Les normes EIRENE – MORANE spécifient une utilisation fonctionnelle et sans coupure de communication en GSM-R, jusqu’à une vitesse de déplacement du train atteignant les 500 km/h.

Le GSM-R remplace, dans la plupart des pays où il est mis en service, des systèmes analogiques de liaison entre les postes de régulation et les trains, par exemple en France la radio sol-train. Après la signature du pacte, la délégation du Ministre se dirige vers la gare ferroviaire Agha et embarque dans un train menant à l’atelier de maintenance du Caroubier, géré et supervisé par une collaboration algéro-suisse (SNTF–Stadler) installée depuis 2008.

Cette société mixte s’occupe de la mise en service du programme des 64 automotrices de type Flirt, de la maintenance préventive et curative, ainsi que du nettoyage des automotrices. Après la visite du site, M. Ghoul s’est adressé aux journalistes pour rappeler que « ces deux grands projets axeront sur trois objectifs essentiels : La communication (le GSM-R), la signalisation et l’exploitation.

Ce partenariat nous permettra de couvrir les besoins de locomotion à travers le territoire national et nous mettra en position de leaders dans le monde maghrébin, arabe, méditerranéen et africain », et souligne que « ces deux partenariats à long terme, que ce soit avec l’Autriche ou la Suisse, nous permettront de former nos cadres puisque, comme nous le remarquons, 99% de la main-d’œuvre est algérienne. »

En visitant l’atelier de maintenance, le triste constat de sabotages volontaires des automotrices au niveau de certains tronçons, est chiffré à 880 000 DA, le pare-brise remplacé et à moindre coût pour les vitres traitées de façon à tenir le choc, pièces importées en attendant leur fabrication à Annaba.

Par ailleurs, l’ambassadrice d’Autriche a organisé une conférence de presse en présence du DG de la SNTF, de M. Kapsch et de quelques représentants des deux partenaires, et a réitéré sa joie et sa fierté quant au renforcement des relations algéro-autrichiennes dans le cadre du partenariat gagnant-gagnant.

M. Kapsch, quant à lui se dit très heureux de revenir en Algérie, après sa première visite, en 2011 lors des pourparlers dudit pacte de partenariat et souligne que le Groupe Kapsch a plus de 130 ans d’expériences depuis sa fondation en 1892, et emploie plus de 6 000 personnes à travers le monde et fait un chiffre d’affaire d’un milliard d’euros dont 10% sont reversés à la recherche et au développement.

Le groupe Kapsch devra équiper 12 lignes sur 3 500 km et mettre 12 500 km linéaires sous la commande du GSM-R, d’ici 2025, soit, 12 projets à conduire en parallèle qui avanceront au gré des expropriations, d’installations de groupes électriques, de levées d’obstacles et aux constructions de nouvelles lignes ferroviaires qui seront alimentées, en électricité.