Généralisation de la vidéosurveillance, circulez, on vous regarde…

Généralisation de la vidéosurveillance, circulez, on vous regarde…

fotolia_3563581_subscription_l-940x622.jpgQuelque 10.000 caméras sont en train d’être installées sur le territoire national, dans les sites que l’Etat considère comme importants.

Confrontée aux problèmes de sécurité, l’Algérie envisage de généraliser le système de vidéosurveillance. Les routes, les parkings, les stades, les gares et autres lieux sensibles, tout sera «scruté» de près. Le Haut Conseil de sécurité du pays s’est réuni dernièrement dans l’optique de discuter de cette nouvelle mesure. Les dernières manifestations des policiers devant le palais d’El Mouradia et le Palais du gouvernement, l’attaque terroriste de Tiguentourine, mais également l’information récente selon laquelle des drones auraient survolé la Présidence et le ministère de la Défense nationale (MDN), ont mis à nu les failles de la sécurité des institutions «stratégiques».

Elles ont également confirmé plus que jamais la nécessité d’opter pour la généralisation des systèmes de vidéosurveillance. En effet, le Haut Conseil de sécurité s’est réuni la semaine dernière pour discuter de cette mesure et l’appliquer dans la capitale, les autres grandes wilayas, les institutions officielles, les sites pétroliers, ainsi que les postes frontaliers. Le président de la République aurait, à l’issue de cette réunion, installé un Haut Comité militaire, qui regroupe des représentants des différentes institutions sécuritaires et des représentants du commandement des opérations. Ce dernier pourra réagir directement en fonction de l’actualité sécuritaire sur le terrain en temps réel, après avoir tenu informés les responsables du MDN et du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, des opérations engagées sur le terrain.

Selon des sources, les autorités sécuritaires sont sur le point de généraliser l’installation des caméras de vidéosurveillance sur l’ensemble des principales artères des plus grandes villes du pays afin de renforcer la sécurité.

Le mouvement «inédit» de protestation des Unités républicaines dans la ville de Ghardaïa, et par la suite Alger et les autres wilayas représente également un facteur déterminant dans la prise de cette mesure. Tenant compte de la hausse de la criminalité et des différentes menaces qui guettent le pays, quelque 10 000 caméras sont en train d’être installées sur le territoire national.

Cette mesure a été «réactualiseé» par les autorités, après l’attaque terroriste «spectaculaire» de Tiguentourine en 2013, dans laquelle des «failles» dans les systèmes de surveillance internes des sites pétroliers ont été découvertes. M.Abdelaziz Bouteflika aurait donné son feu vert pour la création d’un organisme qui mettra en place les systèmes de vidéosurveillance. Cet organisme relèvera du secteur économique de l’Armée nationale populaire (ANP), sous tutelle du MDN. La première mission de ce dernier sera l’installation de systèmes de vidéosurveillance pour l’ensemble des institutions publiques du pays et à leur tête celles jugées «sensibles». Ceci devrait permettre de réduire les marges de manoeuvre des terroristes ainsi que de contrecarrer tout plan ayant pour cible des institutions stratégiques.

L’organisme, vu son caractère sécuritaire, aura également pour mission l’évaluation des classements de sécurité qu’établissent les opérateurs du secteur public et privé. Outre la fourniture d’informations régulières, l’organisme se chargera de réaliser des plans sécuritaires, et regroupera toutes les vidéos à travers un seul réseau qui permettra la visualisation de ce qui se passe sur le terrain en temps réel.

Les actifs financiers de cet organisme «sensible» viendront des subventions de lancement, ainsi que du budget alloué à cet effet par le MDN.

Le conseil d’administration est présidé par le ministre de la Défense, représentant du président de la République, ou son propre représentant qu’il désignera.

Le conseil d’administration est composé de groupes d’institutions sensibles, soit un représentant de l’ANP, un autre des services de renseignements, de la Gendarmerie nationale, la direction des fabrications militaires, la direction des services financiers, ainsi que du ministère de l’Intérieur, du ministère des Finances, celui des Postes et des Télécommunications (Mptic), et enfin de la Dgsn. Le Haut Conseil de sécurité a chargé les autorités sécuritaires d’accélérer la mise en place de caméras dans plusieurs communes de la capitale et les autres wilayas. Ce plan prévoit la mise en place des caméras de surveillance dans les sites que l’Etat considère comme importants. La création d’un tel organisme et sa gestion confiée au MDN devraient procurer une certaine sécurité pour les hautes institutions du pays.