Filles et femmes victimes d’inceste et de viol : Le droit à l’interruption médicale de grossesse.

Filles et femmes victimes d’inceste et de viol : Le droit à l’interruption médicale de grossesse.

L’Association algérienne pour la planification familiale a appelé mercredi dernier à Alger, à autoriser l’interruption médicale de grossesse, IMG, pour les femmes et les filles victimes d’actes d’inceste et de viol. Lors d’une rencontre-débat animée à l’hôtel El-Djazaïr sur les droits en santé sexuelle et reproductive, la sage-femme Major et membre de l’association El Khamsa Brahimi a expliqué qu’«une loi a été décidée pendant la décennie noire qui autorise l’interruption médicale de grossesse chez les femmes victimes de viol par les terroristes.»

Vu que les filles et les femmes victimes d’incestes et de viol sont dans la même situation qu’elles, Mme. Brahimi a estimé que «cette loi doit être rajoutée pour celles victimes d’inceste et de viol afin de les protéger physiquement et mentalement.»

Selon elle, après ces odieux actes, les filles et les femmes sont livrées à elles mêmes ; elles ne savent pas quoi faire et dans ce cas là tous les moyens sont bons, même celui de risquer leurs vies. «Il y en a qui ont avalé du henné, d’autres du savon et sont décédés,» a indiqué Mme. Brahimi avant d’ajouter : «on a invité les députés afin de les sensibiliser et transmettre le message de rajouter la loi qui autorise l’interruption médicale de grossesse chez ces filles et femmes victimes d’incestes et de viol. IMG et autorisée dans les deux cas lorsque la vie de la mère est en danger ou quand il s’agit d’enfant présentant des malformations sévères.»

Du point de vu religieux, l’imam de la mosquée Abdelhamid Ibn Badis de Kouba, Toufik Yahia Mahammed, a déclaré que «l’Islam permet l’interruption médicale de grossesse pour les femmes et les filles victimes de viol et d’inceste et la religion permet l’interruption à condition que le fœtus n’atteigne 120 jours, car avant cette durée la femme peut savoir si elle est enceinte ou pas. Cette question exige toujours une étude approfondie de la part des hommes de cultes.»

L’imam a tenu à indiquer qu’«en Islam, l’avortement n’est pas un délit, comme le stipule la loi algérienne, mais un crime.» La représentante du ministère de la Santé, Boukhaoui, a déclaré que «le projet évoque des solutions pour les femmes confrontées à des dangers psychiques et sociaux. Ce n’est pas très explicite mais c’est une ouverture qu’on peut exploiter, car les grossesses suite au viol figurent parmi les dangers affectant le mental notamment des victimes.»

La députée Saliha Mekharef a mis l’accent sur la nécessité de prendre au sérieux cette question et de faire comprendre aux parlementaires la situation de ces filles et femmes en détresse, en danger moral et physique.