Envolée des prix du mouton,des fruits et légumes,du poulet..Tous les foyers algériens n’accompliront pas le rituel du sacrifice du mouton

Envolée des prix du mouton,des fruits et légumes,du poulet..Tous les foyers algériens n’accompliront pas le rituel du sacrifice du mouton

P121021-16.jpgAprès avoir été saignés aux quatre veines pendant le mois sacré du Ramadhan, les Algériens vont vraisemblablement passer l’Aïd el Kebir le plus cher de leur histoire.

Pas de pitié. Pas de répit. Les maquignons ont décidé de faire la peau à leurs concitoyens. Les marchands de fruits et légumes achèveront la sale besogne. La tomate et la courgette affichent 160 DA, les haricots verts s’apprêtent à franchir la barre des 200 DA, le kilogramme de pomme de terre se situe dans l’étroite fourchette comprise entre 60 et 70 DA… Quant au poulet il se vend à plus de 400 DA le kg bien que les pouvoirs publics ont décidé de supprimer les taxes pour les importateurs d’aliments pour volaille et bétail pour éviter que les prix ne décollent. Contre toute attente, c’est l’effet inverse qui s’est produit. Il est pratiquement dit ou acquis que tous les foyers algériens n’accompliront pas le rituel du sacrifice du mouton, à moins que pour ne pas déroger à la règle pour certains de faire contre mauvaise fortune bon coeur tandis que pour d’autres de s’endetter un peu plus.

Histoire d’hypothéquer un peu plus un pouvoir d’achat malmené depuis maintenant plusieurs mois par la flambée des produits de consommation de base, des fruits et légumes et des viandes rouge et blanche. Le prix du mouton est cette année hors de portée des bourses considérées pourtant parmi les plus «confortables». Un spécimen à peu près correct se négocie autour des 40.000 DA. Comme il peut atteindre des sommes rondelettes qui peuvent allégrement représenter trois à quatre fois le Snmg (18.000 DA actuellement). Voire même, plus. Les spéculateurs ont dicté leur loi. Ils sont toujours présents, même si le nouveau gouvernement a débuté sa mission armé d’une ferme volonté d’assainir un environnement devenu un danger pour la santé publique et mettre fin au secteur de l’informel. Ces deux chantiers ont débuté sur les chapeaux de roue et donnent tout juste l’impression de servir d’opération de marketing à des ministres qui veulent faire oublier les échecs de leurs prédécesseurs lesquels ont beaucoup plus brillé par leurs déclarations claironnantes et des promesses non tenues. Pour ceux qui se sont succédés à eux-mêmes, le ton a changé. Lors de la présentation du plan du gouvernement, le 16 octobre, devant le Conseil de la nation, le ministre du Commerce, qui a accusé la contrebande d’être derrière la flambée des prix du mouton, s’est lavé les mains quant à l’envolée des prix des fruits et légumes et d’autres produits de consommation, soulignant que les services de son département ne sont responsables que des produits réglementés.

Que disait-il à quelques jours du début du Ramadhan? «Toutes les conditions sont réunies pour assurer une disponibilité des différents produits durant ce mois sacré, qu’il s’agisse des céréales, de la semoule, de la farine, des légumes secs, du lait et dérivés, des viandes, des fruits et légumes frais… les marchés enregistreront une abondance de produits à des prix abordables pour le consommateur», avait-il déclaré le 28 juin 2012, lors d’un point de presse, en marge de la visite qu’il avait effectuée dans la wilaya de Mostaganem (ouest du pays). Force est de constater que ces produits dont parle le premier responsable du secteur du commerce ont sensiblement augmenté sans faire trop de bruit, à l’instar du sucre, du café, des céréales en général, des pâtes en particulier, des pois chiches, du thon ou des sardines en boîte, de limonade, du jus de fruits ou du yaourt. Une tendance officiellement confirmée. Les céréales, les légumes secs, les viandes et les laits ont connu une augmentation de près de 40% en 2011, selon les chiffres de l’ONS. «L’indice des prix à l’importation, après une stagnation en 2010, a connu une forte hausse (23,5%) en 2011, en dépit d’une baisse de 9% du volume des importations par rapport à l’année d’avant», avait indiqué, le 8 avril 2011, un communiqué de l’Office national des statistiques.

Le ministre du Commerce ne veut plus assumer seul la flambée des prix des produits de consommation, des fruits et légumes ou des viandes… Mettre un peu d’ordre dans le secteur du commerce et réguler des marchés, qui en toute apparence, sont entre les mains de barons intouchables demeure une opération impossible si l’on en juge par les prix affichés au niveau des marchés de fruits et légumes, à une semaine de la célébration de la fête de l’Aïd..