Entre la toxicomanie et la délinquance, Nos enfants en danger

Entre la toxicomanie et la délinquance, Nos enfants en danger

drogue.jpgNos enfants en danger

La drogue détruit leur vie, elle les conduit vers le chemin de la délinquance et la perdition.

Les conséquences de l’ampleur du trafic de stupéfiants sont inquiétantes. Si l’alerte est donnée à travers les chiffres publiés chaque fois par les services de sécurité, il n’en demeure pas moins que la consommation de la drogue est réelle dans notre société qui est devenue celle de jeunes consommateurs.

Les enfants, jusque-là éloignés de ce fléau, sont davantage concernés et plus impliqués. Le pire est que les enfants de moins de 15 ans s’accoutument à la poudre blanche. Les enfants ne consomment pas seulement des joints, mais ils s’adonnent beaucoup plus aux psychotropes.

«Ce type de comprimés contient généralement de l’opium qui existe aussi sous forme de poudre et de liquide», nous explique un observateur averti en ajoutant, qu’au regard des saisies considérables de quantités de drogue annoncées par les services de sécurité «on constate que le problème des stupéfiants en Algérie a pris, au cours de la dernière décennie, une ampleur jamais égalée. Chaque jour, de nouveaux adeptes, des jeunes des deux sexes pour la plupart, entrent dans la dépendance de la toxicomanie qui est aujourd’hui un véritable fléau social», précise-t-il.

«312 patients ont été suivis en consultation médicale pour toxicomanie en 2013 au niveau du centre de proximité de prévention et de psychothérapie d’Alger, dont 29 pour consommation d’héroïne et de cocaïne», indique le président de l’Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, Abdelkrim Abidat.

Le même responsable tire la sonnette d’alarme en indiquant que la tranche d’âge de ces toxicomanes varie entre 13 et 35 ans. Il explique que les toxicomanes, considérés comme des patients, consultent une fois par semaine pendant une période allant de six à huit semaines. M. Abidat a, en outre, mis en garde contre l’ampleur de la propagation de la drogue en milieu scolaire, précisant que les dealers utilisent tous les moyens pour commercialiser toutes sortes de stupéfiants en ciblant notamment les enfants scolarisés.

Dans le même contexte, il a appelé les parents d’élèves à plus de vigilance pour prémunir leurs enfants de ce phénomène. Il a rappelé en outre que le centre de prévention et de psychothérapie a effectué, durant l’année 2013, plus de 225 sorties sur le terrain avec le Samu scolaire, 300 sorties avec le psycho-bus et 175 sorties avec le centre mobile de lutte contre la drogue.

«Le centre de proximité de prévention et de psychothérapie est animé par une équipe médico-psychologique détachée de la direction de la santé de la wilaya d’Alger», a-t-il souligné, en indiquant entre autres que depuis sa création, en 1992, son objectif est d’écouter les jeunes toxicomanes en difficulté et de les aider pour une prise en charge thérapeutique.

Concernant la violence contre les enfants, le président du réseau algérien pour la défense des droits de l’enfant, Nada Abdarahmane Araâr a affirmé que «près de 32.000 enfants ont été victimes de violence dans les écoles et la périphérie de ces établissements durant l’année 2013, en sus de la maltraitance parentale et les fléaux de société», en qualifiant ce chiffre d’alarmant. En revanche, la délinquance des enfants mineurs est un autre problème qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Sous l’effet des stupéfiants et l’inconscience, les enfants peuvent faire l’inimaginable.

Un observateur averti explique que l’absence de prise en charge et de protection expose une intégration sociale dont les enfants risquent de devenir des délinquants chroniques, condamnés par la société qui les a abandonnés, et se retrouvent face à la justice en l’absence d’échappatoire.

«Plus de 1 050 cas liés à la consommation de stupéfiants ont été recensés dont 600 ont été transférés vers des structures hospitalières spécialisées», selon une source sécuritaire en mettant l’accent sur la nécessité de coordonner les efforts des pouvoirs publics, de la société civile et des médias pour lutter contre la consommation de stupéfiants qui prend une dimension dangereuse dans la société, notamment en milieu scolaire.