Enseignement supérieur : Hadjar critique le système LMD.

Enseignement supérieur : Hadjar critique le système LMD.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a insisté, hier à Tizi-Ouzou, sur la nécessaire révision du Système national d’enseignement supérieur, afin d’assurer des débouchés professionnels aux diplômés. Tahar Hadjar qui a rencontré, au niveau du pôle universitaire de Tamda, la communauté universitaire en marge d’une visite de travail dans la wilaya, a relevé l’«obligation de revoir ce système de formation qui, s’il est maintenu, va créer un sérieux problème ».

Ces déclarations interviennent au lendemain de la marche qu’ont organisée des centaines d’étudiants de l’Institut national des hydrocarbures et de la chimie de Boumerdès. Face aux multiples doléances et sollicitations des étudiants, le ministère de l’Enseignement supérieur semble impuissant de régler le problème de massification marquant l’état de nos diplômés, et cela après avoir longtemps ignoré les avertissements des experts et professionnels dans le domaine. L’année dernière, le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a été le lieu de plusieurs sit-in et rassemblements de protestations d’étudiants, venus exprimer leur ras-le-bol et dénoncer les entraves rencontrées pour l’accès à l’emploi.

«L’Algérie forme, annuellement, une moyenne de 200 000 master. “Au bout de 10 ans, nous allons nous retrouver avec 5 millions de master sur le marché de l’emploi national, que la Fonction publique ne pourrait absorber», a expliqué encore le ministre. 5 millions de diplômés qui s’ajoutent à plusieurs millions d’autres diplômés qui attendent déjà, c’est un chiffre énorme et renvoie à la problématique de l’employabilité des diplômes délivrés par les universités. Situation qui complique davantage toute approche en vue de trouver une solution efficace.

Djamel Boukhettata, directeur de la formation supérieure au ministère de l’Enseignement supérieur, a évoqué le rôle des CEH (Comités d’évaluation et d’habilitation) qui doit être revu et pris avec plus de considération pour plus de lisibilité des diplômes délivrés.

«On a entamé un processus d’assainissement concernant les filières d’enseignement, proposées actuellement, et qui n’ont aucune utilité sur le terrain, et l’on vise à créer les bases d’une osmose entre l’Université et l’Environnement socio-économique», explique l’universitaire, lors de Forum de chefs d’entreprise (FCE). Cette situation est induite par l’absence de la norme pyramidale dans l’accès aux différents paliers du cursus universitaire, norme mondialement appliquée, fait observé le ministre, avant d’annoncer que son département va prendre en charge ce «problème», avec la participation de tous les concernés, et cette prise en charge «doit se faire de façon rationnelle, objective et dépassionnée», rassure le ministre. Abordant le dossier de l’amélioration de la qualité de l’enseignement, Hadjar a fait savoir que les universités algériennes disposent de tous les moyens humains et matériels nécessaires pour atteindre cet objectif.

Vers l’acquisition d’un logiciel anti-plagiat

Répondant à une préoccupation sur le plagiat de travaux scientifiques, le ministre a annoncé que son département a commandé un logiciel anti-plagiat. Dans la perspective de lutter contre ce procédé qu’il a qualifié de «Vol», Tahar Hadjar a indiqué qu’à partir de l’année universitaire prochaine il sera exigé le dépôt des thèses de master et de doctorat en support numérique, pour qu’elles soient soumises à ce logiciel. Il n’a, toutefois, souligné que la démarche de son département a priori, et l’action préventive à travers la sensibilisation des étudiants dès la première année contre cette pratique, ajoutant la possibilité d’introduire un module sur la déontologie. Un point très important vu la décadence qui touche les travaux de recherche fournis par les étudiant. Mesure qui passe, aussi, par la valorisation de l’effort académique et la formation continue des enseignants-chercheurs.