Un enfant algérien entre les mains des extrémistes à Londres

Un enfant algérien entre les mains des extrémistes à Londres

elqaida-kamikaze.jpg«Ils ont déformé des versets coraniques pour en faire des textes arrangeant leurs visées».

Le témoignage d’un Algérien de 18 ans, résidant en Angleterre, sur son «recrutement» par des «extrémistes», repose la problématique liée au fait que les réseaux de soutien et de logistique qui, dans les années 1990 étaient ceux des GIA, peuvent être aujourd’hui du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). L’histoire de cet Algérien remonte à trois années puisqu’il a été approché et

«recruté» à l’âge de 15 ans, selon lui. A la différence que l’Angleterre, plus précisément depuis les attentats du 11 septembre 2001, a durci ses lois en matière de lutte antiterroriste. Une mesure qui ne peut être qu’heureuse quand on sait que des collectes d’argent se faisaient, au vu et au su de tout le monde et en plein jour, dans certains quartiers de l’Angleterre au profit des GIA dans les années 1990. Cet enfant relate comment il a été approché par des «extrémistes» dans une mosquée au sud de Londres. Les auteurs du «lavage de cerveau» auraient eu l’intention de le préparer pour perpétrer un attentat à l’explosif en Angleterre. Cité par un journal britannique, cet enfant qui serait resté une année parmi ces «extrémistes», s’exprimait avec le pseudo d’«Adam», «de peur de représailles de la part de ces extrémistes», selon cette publication. «Ils ont déformé des versets coraniques pour en faire des textes arrangeant leurs visées», souligne cet enfant dans son témoignage. Les extrémistes dont il serait question montraient des vidéos à profusion à cet enfant, âgé alors de 15 ans, lui disant voilà comment les gens meurent en Irak. Ils l’encourageaient, est-il jouté, de faire le déplacement au Pakistan pour suivre des entraînements. «Adam», Algérien, est l’aîné d’une fratrie de six enfants. Son père est décédé alors qu’il avait huit ans. Il avait des difficultés de scolarisation, ce qui faisait de lui, aux yeux des «recruteurs» une cible privilégiée. «J’ai compris, de par les activités de ces extrémistes, que je n’étais pas fait pour ça. J’étais en colère mais je ne voulais tuer personne», dira-t-il.

Le chantage affectif

C’est en Angleterre que le Jordanien Abou Qotada, auteur de «fetwas» autorisant l’assassinat de femmes et d’enfants algériens par les GIA, dans les années 1990, est incarcéré, note-t-on. C’est la libération de ce même Abou Qotada que le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) réclame en contrepartie de celle d’un ressortissant britannique. Au-delà de la confirmation par cette réclamation, que le GIA et le GSPC ne font qu’un, il est à noter que l’organisation d’Abou Mossaâb Abdelouadoud tente, toujours, de faire dans l’endoctrinement pour «recruter» à l’étranger, parce qu’elle rencontre de nombreuses difficultés à le faire en Algérie. Autre détail, les extrémistes ayant «recruté» cet Algérien de 15 ans se réclamaient «proches d’Al Qaïda». Le GSPC aussi tente de faire croire, contre toute vérité, qu’il est

«affilié» à l’organisation d’Oussama Ben Laden, même si aucune relation organique n’existe entre les deux organisations terroristes. L’enjeu serait ailleurs et la volonté d’utiliser le

«label» Al Qaïda pour le «recrutement» explique, en partie, cette stratégie trompeuse.

Il est à rappeler que dans un communiqué daté de la semaine dernière, le GSPC prolonge de quinze jours l’ultimatum fixé aux autorités britanniques pour la libération d’Abou Qotada, en contrepartie de la libération de l’otage britannique. Le premier ultimatum ayant expiré la semaine dernière. Le GSPC, comme toute organisation terroriste qui se respecte, exerce, à travers ce communiqué dont nous disposons d’une copie, une pression affective sur la famille de cet otage. «Nous invitons, dans ce communiqué, la famille de l’otage britannique à exercer une pression sur son gouvernement, nous leur assurons que ce nouvel ultimatum ne sera pas prolongé une nouvelle fois et il s’agit d’une occasion précieuse et ultime pour eux et leur gouvernement avant l’exécution de la menace», est-il écrit dans ce communiqué.