En vue de leur congrès national le 1er novembre à Ifri, Sit-in des gardes communaux à Bouira

En vue de leur congrès national le 1er novembre à Ifri, Sit-in des gardes communaux à Bouira

m12_755242403.jpgRépondant à l’appel du Mouvement des gardes communaux libres (MGLC), plusieurs dizaines d’éléments de ce corps dissous se sont rassemblés, jeudi dernier, devant le siège de la wilaya, pour animer un meeting de coordination. Un meeting qui se voulait également un hommage aux journalistes algériens au lendemain de la Journée nationale de la presse, comme l’a précisé Aliouat Lahlou, porte-parole de ce mouvement.

Cette rencontre a été l’occasion pour ces gardes communaux de se donner rendez-vous le 1er novembre prochain à Ifri Ouzellaguen, pour la tenue de leur 1er congrès. “Ce 1er congrès national verra la participation de l’ensemble des gardes communaux du pays car nous allons installer officiellement l’Observatoire national pour la défense, la mémoire et les droits des gardes communaux. Le système ne veut pas régler définitivement notre dossier et pour cela, nous n’hésiterons pas à saisir les instances internationales. La garde communale s’est érigée comme la colonne vertébrale de la lutte contre l’intégrisme et, depuis trois ans, la politique de bricolage instaurée par nos dirigeants prouve que le gouvernement est incapable de nous réhabiliter dans nos droits. Voilà en gros le résultat de la réconciliation nationale.”

L’orateur déplorera le fait que la situation à Ghardaïa n’ait toujours pas trouvé d’issue et il clamera à ce propos : “La situation humanitaire à Ghardaïa est critique, les émeutes font toujours des morts et des blessés sans que cela interpelle le gouvernement pour solutionner définitivement le problème. Le pouvoir aide la criminalité, il faut que cela cesse ! Nous condamnons énergiquement tous ceux qui sèment la discorde et la fitna.” En réitérant un appel poignant aux autorités, Aliouet Lahlou demandera à qui doivent s’adresser les 4 686 éléments de la garde communale tombés au champ d’honneur et ceux lâchement assassinés par les hordes terroristes. “Nous avons 4 686 martyrs, leurs veuves, leurs enfants, leurs parents sont dans le dénuement total, sans compter plus de 50 000 éléments qui ont contracté des maladies chroniques, et la plupart vivent avec des séquelles psychologiques indélébiles.

La minable pension octroyée par l’État ne suffit même pas à subvenir à leurs besoins en soins, même avec l’augmentation de 200 à 400 DA qui leur a été cédée suite au dialogue à blanc mené par Hakim Chouaïb”, ironisera-t-il. Le délégué de Béjaïa, en la personne de Djamal Tahanout, un des membres fondateurs du MGLC, prendra également la parole pour expliquer que le congrès d’Ifri permettra d’ouvrir une nouvelle page en écartant toute tentative de manipulation. “Nous voulons réunifier les rangs des gardes communaux et nous lançons un appel à tous, même à Hakim Chouaïb, de venir nous rejoindre… Nous ne sommes pas là pour régler nos comptes, mais pour ressouder la garde communale qui a longuement souffert. Nous voulons élaborer un nouveau plan d’action via une plateforme de revendications qui inclura toute la famille de la décennie noire ayant lutté contre l’intégrisme.

Y en a marre de la politique de bricolage et de fuite en avant du gouvernement ! Nous remettrons cette plateforme à Sellal et s’il ne nous reçoit pas, alors des actions de rue seront menées comme l’ont fait les policiers la semaine dernière.” Cet appel du pied au frère-ennemi, Chouaïb, n’est pas sans penser que la tension entre les deux clivages puisse s’apaiser, voire s’estomper pour l’aboutissement de revendications communes qui traînent depuis plus de trois ans.

H. B.