Elle devrait relier à l’autoroute Est-Ouest, Sur le tracé de la pénétrante

Elle devrait relier à l’autoroute Est-Ouest, Sur le tracé de la pénétrante

f07d342bebe3bc26ce79590d95d99a8e_L.jpgLa livraison de cette pénétrante est un impératif devant impliquer tout le monde

Ce projet dont le coût s’élève à 101 milliards de dinars, traîne depuis des années.

La pénétrante autoroutière devant relier la région de Béjaïa à l’autoroute Est – Ouest sera-t-elle livrée dans les délais? La question mérite d’être posée eu égard à la situation qui prévaut présentement au niveau de l’avancement des travaux de réalisation. Même si les responsables concernés font, à chaque fois preuve d’assurance, il n’en demeure pas moins que les dernières informations en rapport avec ce projet, ne peuvent pas laisser indifférent.

Avant-hier, le wali de Béjaïa a jugé utile de convoquer en réunion les responsables des entreprises chinoises et algériennes, ceux de l’Agence nationale des autoroutes (ANA), et les directeurs des secteurs concernés pour faire le point de situation sur l’état d’avancement des travaux de ce projet. Une halte qui est arrivée à point nommé. Elle en appelle d’autres car de nombreux problèmes subsistent encore et freinent l’évolution de la situation. Le constat établi ne prête pas forcément au pessimisme mais impose une réaction rapide et perspicace.

Les travaux de décapage, débroussaillage, abattage d’arbres et terrassements (déblais+remblais) sont en cours sur un linéaire de 49,4km. Le creusement du tunnel de Sidi Aich avance raisonnablement. Au portail Nord, 39 mètres linéaires creusés au tube gauche et 45 ml sur le tube droit (partie supérieur gauche et la partie supérieure droite 18ml). Au portail Sud, le tube gauche est, dans la partie supérieure gauche et creusé à 68ml, la partie supérieure droite à 82ml. Au niveau du tube droit: la partie supérieure gauche à 73 ml et la partie supérieure droite à 87 ml ont été creusés. Concernant les expropriations et les indemnisations, l’enveloppe financière allouée dans ce cadre pour la libération d’emprise est de 8100.000.000.00DA. 16 communes sont touchées par la réalisation de ce projet, dont Amizour, Akbou, Smaoun, Fenaia, Timezrit,Ait R’zine, Amalou, Sedouk, Souk Oufella, Boudjellil, Sidi Ayad, El Flaye, Ouzellaguen, Oued Ghir, Tala Hamza et Béjaïa.

Le montant engagé s’élève à 5465.895.285,00DA.

Le montant consigné est de 5016.482.087,00DA au profit de 11 communes. huit dossiers sont achevés. trois dossiers achevés partiellement, quatre autres en cours d’évaluation et de finalisation par les experts géomètres.

L’AEP, le gaz et le wali

Pas moins de 25 dossiers sont en instance à Tala Hamza et Oued Ghir dont le choix du tracé n’est pas arrêté. Une réunion pour accélérer la procédure d’indemnisation des expropriés est programmée ce jeudi au niveau de la Drag. Le wali a instruit l’allégement et la souplesse dans le traitement des dossiers. La libération des emprises concerne un linéaire total de 65 km, dégagé définitivement. Quant à la contrainte du déplacement des réseaux (AEP; GAZ….), le wali a instruit le responsable de l’ADE et de la SDE d’installer immédiatement leurs chantiers pour rattraper le retard, et redoubler d’efforts pour faire avancer ce projet. Il s’agit principalement des réseaux énergétiques(oléoducs, gazoducs, lignes électriques THT/HT et BT) ainsi que les réseaux hydrauliques (conduites de diamètres allant de 800 a 1400 mm relevant du transfert du barrage de Tichi Haf, divers autres conduites d’AEP et réseau eau, conduites d’irrigation, divers forages avec leurs équipements. Prévu pour être livré en juin 2016, la vitesse d’avancement des travaux reste toujours en-dessous des espérances. Et aussi paradoxalement que cela puisse paraitre ce sont les institutions de l’Etat qui sont à l’origine du ralentissement. En effet, en dépit du règlement du litige avec les expropriés depuis plusieurs mois, la question demeure en suspens. Le Trésor public se montre toujours strict quant à certaines considérations en relation avec l’indemnisation.

Et le complexe pétrochimique?

D’où cette institution du chef de l’exécutif pour plus de souplesse, insistant sur la nécessité de purger la situation au plus vite pour ne pas entraver l’avancement des travaux de réalisation. Projet structurant et d’une importance capitale pour le développement économique et social de la région de basse Kabylie, la pénétrante autoroutière fait l’objet de préoccupation dans une conjoncture politique marquée par une léthargie qui singularise la première institution de représentation populaire. La crise qui secoue l’APW de Béjaïa influe négativement sur ce projet dans le sens où ceux qui sont élus par le peuple ne sont pas en situation de s’inquiéter de l’avancement des travaux.

Lorsqu’on sait que de l’achèvement de ce projet dépend le lancement d’un autre autrement plus important de par ce qu’il peut induire comme création de richesse et d’emploi, la livraison de cette pénétrante est un impératif devant impliquer tout le monde.

Un représentant de l’Etat a été formel il y a quelques semaines en indiquant que le projet du complexe pétrochimique retenu pour la wilaya de Béjaïa ne sera lancé qu’après la réception de la pénétrante. Rien qu’à la lumière de cette déclaration, toutes les forces politiques de la wilaya devraient réagir. Ce ne fut pas le cas. Seul l’exécutif s’en inquiète pour l’heure et pas dans sa totalité si on juge le manque de perspicacité chez certaines institutions, citées précédemment.

L’autre problème, qui n’est pas des moindres s’articule autour de la main-d’oeuvre qui se fait rare. Les entreprises intervenantes dans ce projet en souffrent terriblement. Plus de 5000 ouvriers sont nécessaires pour avancer correctement dans la réalisation. Autant d’ouvriers que les Chinois ne trouvent pas sur le marché local de l’emploi. Ils seront obligés de faire appel aux wilayas limitrophes pour les recrutements.

Au vu du constat, il n’est pas facile d’affirmer que les délais de réalisation seront respectés. Cette situation, qui dure depuis le lancement des travaux en 2013, n’est pas source d’inquiétudes pour le ministre des Travaux publics. Abdelkader Kadi s’est montré rassurant lors du forum d’El Moudjahid, indiquant que son secteur serait au rendez-vous.

Les mêmes assurances ont été affichées hier par les responsables locaux.

La pénétrante autoroutière en question devrait relier le port de Béjaïa à l’autoroute Est-Ouest, par la commune d’Ahnif dans la wilaya de Bouira. Son coût s’élève à 101 milliards de dinars.