Elections 2014 ,Soltani veut devenir président

Elections 2014 ,Soltani veut devenir président

566753001.jpgLa course vers le poste de président de la République commence un peu plus tôt que prévu. Pour l’instant, ce sont les membres de l’Alliance présidentielle qui se lancent dans la compétition.

Après le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, qui n’ont pas écarté l’éventualité de se présenter aux prochaines élections présidentielles, c’est au tour du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Aboudjerra Soltani d’afficher ses ambitions. Interrogé lors de l’émission télévisée «Hiwar Essaa» (débat de l’heure) sur un éventuel retour au poste de ministre qu’il a déjà occupé, le chef de file de ce parti islamiste a eu cette réponse : «Non, je ne veux ni du Premier ministère, ni d’aucun autre poste, je vise très haut ! Un président élu démocratiquement !» Très confiant et sûr de lui, Aboudjerra Soltani affirme que son parti jouit d’une popularité incontestable.

«Nous sommes très populaires, le peuple algérien nous aime !» dit-il encore. Avant d’arriver à cette étape, l’invité de la Télévision algérienne a une stratégie. Il compte d’abord niveler le terrain en écartant Ahmed Ouyahia à la tête de l’exécutif en vue des législatives prochaines. «Un chef du gouvernement doit être neutre et ne porter aucune couleur politique», préconise-t-il. «Les Algériens ont tendance à voter pour celui qui est à la tête du gouvernement», poursuit Soltani. Ce dernier veut incarner la mouvance islamiste pour les prochaines élections présidentielles. Dans ce sens, Soltani affirme qu’il «regagnera» son berceau islamiste, son

«fief naturel», si son parti venait de quitter l’Alliance présidentielle. Le président du MSP a exprimé, au passage, sa totale satisfaction quant à la libération imminente de 7 000 ex-terroristes. D’après lui, cette annonce «est un signe de retour de l’équilibre et à la normale». S’agissant de l’Alliance présidentielle que le MSP menace de quitter, Soltani a lancé un défi à Ahmed Ouyahia. Le Premier ministre avait affirmé, faut-il le souligner, que l’absence du MSP au sein de l’Alliance «ne changera rien». «Nous sommes le fil qui tient l’Alliance.

Vous allez voir ce que va devenir cette Alliance sans nous», rétorque Soltani. S’agissant des réformes politiques qu’a engagées le président de la République, Soltani affirme que sa formation politique «participera à ce processus». D’ailleurs, le MSP rencontrera demain Abdelkader Bensalah, l’homme désigné par Bouteflika pour mener les consultations avec les partis politiques. «Le MSP est prêt pour la rencontre de ce dimanche et la mouture finale de nos propositions a été bouclée. Notre parti sera représenté par cinq de ses cadres». Ainsi, pour donner plus de crédibilité à ces réformes, Soltani appelle Aït Ahmed, leader du FFS et Saïd Sadi, président du RCD pour participer au dialogue sur les réformes politiques. Soltani a laissé comprendre que la participation de ces deux partis d’opposition est comme un gage de réussite du dialogue politique.

«C’est l’unité et la stabilité nationales qui sont mises en danger !» a averti l’orateur. Le leader de ce parti islamiste s’est opposé, par ailleurs, à la participation des partis politiques non agréés, qu’il a qualifié de «trabendistes», aux consultations dirigées par Bensalah. A souligner qu’auparavant aucun leader des partis de l’Alliance présidentielle n’a osé prétendre à la magistrature suprême du pays. Mais le vent de révolution qui secoue le monde arabe et après la chute de Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte ont poussé les chefs de partis de l’Alliance à adopter un autre discours. Ces figures savent pertinemment que Bouteflika, l’actuel président, ne se présentera pas aux prochaines élections présidentielles et une succession dans l’entourage familial de ce dernier fait partie du domaine des impossibilités, d’où le début de la course entre certaines personnalités politiques au palais d’El-Mouradia.

Hocine Larabi