Election présidentielle, Que fera l’opposition?

Election présidentielle, Que fera l’opposition?

2014-01-election_777019483.jpgL’invisibilité du choix du système pousse ainsi les partis de l’opposition à temporiser

Malgré la convocation du corps électoral, le flou et le statu quo qui marquent la scène politique nationale perdurent toujours.

A moins de trois mois de l’élection présidentielle du 17 avril prochain, les partis de l’opposition démocratique et islamiste n’ont pas tranché leur position finale.

Vont-ils participer en cette échéance? Opteront-ils pour le boycott? Ou bien vont-ils soutenir un candidat qui ferait consensus à défaut d’en présenter un?

Difficile de répondre à l’état actuel des choses, tant que le flou et le statu quo qui marquent la scène politique nationale perdurent toujours et cela malgré la convocation du corps électoral.

L’invisibilité du choix du système pousse ainsi les partis de l’opposition à temporiser, bloqués et suspendus à la position finale de Bouteflika de briguer ou non un autre mandat. Si le MSP a tenté par tous les moyens de peser dans l’échiquier politique en prenant part à presque toutes les initiatives, espérant jouer un rôle lors de cette échéance, le cas du RCD et du FFS restent à étudier. En effet, le RCD qui se dit le parti de l’opposition le plus radical et le FFS qui se targue d’être le vieux parti de l’opposition n’ont pas encore tranché leur position, alors que le corps électoral est convoqué et la date de l’élection est fixée. Ce qui est anormal, mais justifiable si l’on tient compte de la réalité politique du pays.

Le RCD qui tiendra vendredi prochain son conseil national ne tardera donc pas à exprimer son avis définitif sur l’échéance. Quant au FFS, il faut encore attendre, car le parti attend d’abord de voir la position du pouvoir avant d’abattre ses cartes, comme l’a expliqué son premier secrétaire national, Ahmed Betatache. Pour le reste, cette opposition, divisée et malmenée, trouve toutes les peines du monde à s’entendre sur une position commune.

La réunion qui a regroupé, avant-hier, au siège du RCD quelques partis n’a pas donné le résultat escompté puisque aucune décision n’a été prise, à part le fait qu’ «il a été convenu de promouvoir des actions politiques sur le terrain qui seront précisées lors des prochaines réunions». En tout cas, les positions de ces partis de l’opposition sont attendues, d’autant plus qu’ils ont étalé toutes leurs revendications pour l’organisation d’une élection libre et transparente. Il y a quelques mois, lorsque le doute planait sur la volonté du pouvoir de reporter l’élection et même de prolonger le mandat actuel de deux ans, l’opposition a demandé le respect des délais constitutionnels.

Elle craignait également la révision de la Constitution avant l’échéance, soupçonnant le système politique de vouloir créer le poste de vice-président dans l’objectif de parer à toute éventualité.

Elle a demandé alors le report de la révision de la Constitution et aujourd’hui, sans que le report ne soit annoncé, toute révision constitutionnelle avant la présidentielle est compromise. Finalement, il n’y a eu ni report, ni prolongation du mandat, ni révision de la Constitution. Le pouvoir a respecté, et c’est déjà ça, les délais constitutionnels. Pour plus de garantie, les partis de l’opposition ont demandé d’éloigner l’administration de l’organisation de l’élection en confiant la tâche à une commission indépendante. Ce que le pouvoir a rejeté catégoriquement, allant jusqu’à expliquer, par le biais du ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, qu’une telle commission existe dans la loi électorale. M.Belaïz s’est engagé également sur la neutralité de l’administration. Or, l’opposition ne croit guère à ces affirmations.

Ainsi, l’élection présidentielle du 17 avril 2014 risque d’être orpheline de cette opposition qui manque, certes, de représentativité (le FFS et le RCD n’existent presque qu’en Kabylie), et ne verra participer que des candidats indépendants dont certains ne peuvent représenter qu’eux-mêmes ainsi que des partis politiques qui n’ont aucun ancrage dans la société.

Parmi tous les candidats déclarés pour le moment, en attendant de connaître celui du système, seul l’ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, lui-même issu du système, peut être considéré comme un candidat sérieux. Il est attendu d’ailleurs que quelques partis de cette opposition prennent position pour lui.