Election présidentielle anticipée, Le faux débat

Election présidentielle anticipée, Le faux débat

58bb2b941541c01fa36a411d1d717292_L.jpgLa Présidence

La préparation pour la révision de la Constitution en se basant sur les résultats des larges consultations organisées à cet effet, a renvoyé définitivement toutes les revendications de l’opposition aux calendes grecques.

L’annonce de révision de la Constitution a coupé court aux spéculations et aux incessants appels à une élection présidentielle anticipée.

Depuis quelque temps, l’opposition conduite par la Cnltd et appuyée par certaines personnalités politiques et quelques candidats malheureux à l’élection présidentielle avait appelé à une élection présidentielle anticipée. Seulement voilà, les conditions d’une élection présidentielle anticipée ne sont pas réunies et risquent de ne pas l’être dans les mois à venir.

D’abord, sur le plan constitutionnel, il n’y a pas de vacance du pouvoir, comme stipule l’opposition. Le président Bouteflika est certes convalescent suite à un sérieux AVC, mais il poursuit normalement ses activités protocolaires en recevant les personnalités et leaders étrangers. Il a reçu le chef de la diplomatie américaine John Kerry, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, l’emir du Qatar Cheikh Tamim ou encore les deux candidats à l’élection tunisienne Moncef Marzouki et Beji Caïd Essebsi. La dernière rencontre en date fut celle qui l’a réuni avec le président turc Tayep Erdogan. La majorité de ces personnalités qui l’ont rencontrés s’est étonnée de l’état de santé du président, notamment sa perception des choses et l’état de sa mémoire et de ses qualités intellectuelles. A côté de cette activité, le président a reçu plus de 25 ambassadeurs et personnalités. A cela s’ajoutent les décisions importantes qu’il a signées depuis sa convalescence. Des décisions qui ont étonné plus d’un et qu’il n’avait pas prises même quand il était au sommet de sa forme. Certes, le président ne possède plus la force physique d’antan, mais il garde réellement ses capacités intellectuelles.

Pour le reste, le président s’est fait représenter à l’étranger par ses deux hommes les plus habilités à cette mission: le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, et le Premier ministre Abdelmalek Sellal. D’ailleurs, sur le plan juridique, l’avocat et ancien sénateur, Mokrane Aït Larbi: a déclaré que théoriquement la déclaration de vacance du pouvoir relève du Conseil constitutionnel et du Parlement.»

Il ajoute que «seul le président est habilité à prendre cette décision, comme l’avait fait Zeroual en son temps», précise Aït Larbi.

Dans le même contexte, Mokrane Aït Larbi estime que l’appel à la mise en place d’une instance indépendante pour l’organisation des élections, passe par la révision de la loi électorale. «On ne doit donc pas attendre la veille des échéances pour conditionner la participation à la mise en place de cette instance.

Il appartient aux députés des partis d’opposition de formuler une proposition que la coordination est appelée à mettre en branle. Ce sera un examen pour tous ceux qui se cachent derrière la loi pour frauder lors des élections «, soutient-il. L’Isco (Instance de concertation et de suivi) créée par Ali Benflis ex-candidat à la dernière élection présidentielle et ancien chef de gouvernement, leader non reconnu de l’opposition contre le président Bouteflika, avait abandonné la demande d’appliquer l’article 88 de la Constitution pour réclamer une élection présidentielle anticipée, sans expliquer comment y parvenir, affirme le juriste et ex-sénateur Aït Larbi.

Sur le plan politique, l’action de l’opposition tombe à l’eau. A chaque fois que la rumeur sur la maladie du président s’amplifie dans la presse ou dans certains salons, l’opposition ressort l’argument de la vacance du pouvoir, mais à chaque fois le président Bouteflika réapparaît à l’écran pour donner la preuve en image de sa présence physique en tant que chef de l’Etat, qui entend assumer ses fonctions jusqu’à la fin. Aujourd’hui, avec l’annonce de la révision de la Constitution, on s’apprête à régler les derniers détails d’une nouvelle feuille de route politique du pays. Pour cela, l’introduction du poste de vice-président réglerait définitivement la question d’une éventuelle idée de vacance du pouvoir. Comme aux Etats-Unis, le vice-président est là pour suppléer le président dans les missions les plus importantes, comme la participation à des rencontres internationales ou des conférences mondiales. Ce que fait habilement actuellement Sellal. L’un des points les plus attendus sera donc l’introduction pour la première fois dans l’histoire du pays d’un poste de vice-président. Un poste qui aiderait graduellement dans sa mission de premier magistrat du pays.