En dépit des mesures prises par le ministère du Commerce, qui a instruit ses directions de wilayas pour établir des listes de permanence des commerçants, le doute plane d’ores et déjà quant à la disponibilité, en quantité suffisante, des produits alimentaires durant les deux jours fériés.
Comme chaque année, la plus grande préoccupation des citoyens à l’approche de l’Aïd est l’approvisionnement en denrées de première nécessité. Une préoccupation légitime vu que les fêtes dans la capitale sont toujours synonymes de disette et de privations en raison du diktat des commerçants. La situation sera-t-elle différente cette année? Cette crainte de pénurie a contraint les citoyens à se précipiter vers les marchés pour s’approvisionner en quelques produits alimentaires.
En dépit des mesures prises par le ministère du Commerce, qui a instruit ses directions de wilayas pour établir des listes de permanence des commerçants, le doute plane d’ores et déjà quant à la disponibilité, en quantité suffisante, des produits alimentaires durant les deux jours fériés. Le risque de pénurie durant l’Aïd n’est pas à écarter car les ouvriers partent chez eux la veille de l’Aïd pour passer les fêtes en famille obligeant les patrons à baisser rideau faute de maind’oeuvre. Craignant une récidive de la fermeture prolongée des commerces, le ministère compte augmenter le nombre de commerces réquisitionné pour assurer la permanence durant ces journées de fête.
Le ministère va également durcir les sanctions contre les commerçants qui ne respecteront pas la permanence. «Nous serons intraitables avec les commerçants qui ne suivront pas les consignes d’ouverture des commerces pendant les deux jours de l’Aïd El Adha», avait averti, il y a quelques jours, Amara Benyounès, ministre du Commerce lors d’une réunion d’évaluation de son secteur. En prévision de la fête de l’Aïd El Adha, le ministère du Commerce estime nécessaire d’augmenter d’au moins 30% le nombre de commerces à réquisitionner, afin de répondre aux besoins des consommateurs. Fin juillet, 15 675 commerçants ont été réquisitionnés pour assurer la permanence durant l’Aïd El Fitr.
La loi 04-08 définissant les conditions d’exercice de l’activité commerciale prévoit la fermeture des locaux commerciaux pour une durée d’un mois assortie d’une amende en cas de fermeture non réglementée. En vertu de cette loi, les commerçants sont tenus de respecter les permanences durant les jours fériés pour assurer un approvisionnement régulier des citoyens en marchandises et produits de large consommation. S’exprimant lors d’une conférence de presse, Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur de régulation et d’organisation des activités commerciales au ministère du Commerce, a souligné que «le ministère a décidé de prolonger les jours de permanence de deux jours, à une semaine ».
«Vu les expériences précédentes, il a été décidé d’augmenter le nombre de commerçants devant assurer la permanence pendant les jours de l’Aïd-el- Adha, pour passer de 16 000 commerçants durant le jour de l’Aïd-el-Adha, à 32 000 commerçant durant le prochain Aïd», a-til précisé. Le programme des permanences a été défini selon la loi relative aux conditions de l’exercice des activités commerciales pendant les jours de fêtes nationales et religieuses. «Cette loi stipule que tout commerçant n’ayant pas assuré la permanence payera une amende de 100 000 DA, avec la fermeture administrative de son magasin pendant un mois».
Le représentant du ministère du Commerce a fait savoir par ailleurs que «les listes des commerçants concernés par la permanence sont arrêtées en collaboration avec les autorités locales des associations et des organisations activant dans le domaine du commerce », précisant que «ces listes seront affichées au niveau des places publiques de chaque commune pour mettre le citoyen au courant des commerces qui seront ouverts le jour de l’Aïd».
M. Aït Abdelaziz a précisé que pas moins de 98% des 16 000 commerçants qui devaient assurer la permanence ont été au rendezvous, lors de la dernière fête de l’Aïd, alors que les services compétents ont établi 135 procès à l’encontre des commerçants qui ont failli à cette obligation. M. Aït Abdelaziz a précisé par ailleurs que la permanence concerne quelques activités seulement telles que les boulangers, les commerces de fruits et légumes, alimentation générale.
M. B.
