Drogue et tabagisme chez les jeunes : Un phénomène qui se développe de plus en plus

Drogue et tabagisme chez les jeunes : Un phénomène qui se développe de plus en plus

trafic-de-drogue.jpgSur les trente-cinq millions d’habitants que compte le pays, cinq millions consomment du tabac sous toutes ses formes et quelque 30 milliards de cigarettes sont consommées annuellement.

L’Observatoire algérien de la femme présidé par Mme Djafri, a organisé hier une conférence-débat sur les dangers de la drogue et du tabagisme, deux fléaux sociaux qui font des ravages, notamment chez les jeunes. Abritée par l’Ecole supérieure de journalisme, cette conférence intitulée «Drogue et tabagisme chez les jeunes», a coïncidé avec la Journée nationale de l’étudiant célébrée le 19 mai de chaque année.

Des chercheurs, des pneumologues et des psychologues ont justement été invités pour animer les débats et traiter de l’intoxication au tabac et des différentes drogues qui guettent nos jeunes et qui, malheureusement, sont à leur portée. L’accent a été mis sur les effets néfastes de l’usage du tabac et des drogues, particulièrement sur le psychique de l’homme, d’une part, et sur le coté social et économique, d’autre part.

Dans son intervention, le Dr Boudani Ahmed, se basant sur un rapport récent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que l’épidémie de tabagisme tue près de 6 millions de personnes chaque an-née. Cinq millions d’entre elles sont des con-sommateurs ou d’anciens consommateurs, et plus de 600 000, des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée.

Si aucune mesure n’est prise d’urgence, le nombre annuel de ces décès pourrait atteindre plus de 8 millions d’ici à 2030. En Algérie, «sur trente-cinq millions d’habitants, cinq millions consomment du tabac sous toutes ses formes, que ce soit en cigarettes ou en tabac à chiquer, ce qui provoque malheureusement une quarantaine de décès par jour». Selon le Dr Boudani Ahmed, «plusieurs milliards de cigarettes sont consommées annuellement en Algérie. Le tabac ré- duit l’espérance de vie des fumeurs jusqu’à 8 ans par rapport aux non-fumeurs. Il est à l’origine de 90% des cas de cancer de poumon, première cause de mortalité chez l’homme, et plus fréquent chez la femme, que le cancer du sein ».

Pour sa part, le Dr Gouini Radia, qui a axé son intervention sur la qualité du tabac, sa composition et la production de cigarettes en Algérie, a indiqué que la production et la consommation du tabac est en constante augmentation. Appuyant ses dires par des chiffres, le Dr Gouini a fait savoir que 30 milliards de cigarettes ont été produites en 2011 en Algérie, alors que ce chiffre était de 21 milliards en 2005. Quant à la consommation, elle est passée de 25 milliards en 2005 à 29 milliards de cigarettes en 2011.

Des chiffres effarants, surtout lorsque l’on sait que le tabac touche toutes les franges de la société, notamment les jeunes et les moins jeunes. Le Dr Gouini a rappelé par la même occasion, les différentes étapes d’inspection et de contrôle de la matière première tabagique dans les laboratoires de qualité. Elle est revenue également sur les normes, la législation et le processus de fabrication des cigarettes en Algérie. Pour clore son intervention, l’oratrice a souligné que le tabac, «sans ou avec contrôle, demeure mortel».

S’agissant de la consommation de la drogue, les intervenants ont passé en revue les méfaits de cette substance. Ils ont conclu en disant que ces produits, s’ils procurent à court terme un plaisir ou un soulagement, sont dangereux à court, moyen et long terme pour la santé physique et psychique et souvent perturbateurs de la vie sociale. Pour quelques instants de plaisir, ils peuvent conduire à la dépendance et à des années d’enfer.

Sur le plan théologique, M. Benbouzid, enseignant à l’université de Tizi Ouzou, a abordé la consommation de ces substances du point de vue de la religion. Il estime a cet effet, que la consommation de ces substances, qui est un péché, met en danger non seulement la vie des consommateurs mais aussi celles d’autres citoyens, étant donné que la plupart du temps, elle pousse ceux qui la consomment à se procurer de l’argent par tous les moyens.

Salima Ettouahria