Drame hier : 42 morts par asphyxie au monoxyde de carbone

Drame hier : 42 morts par asphyxie au monoxyde de carbone

monoxyde.jpgSouvent, les appareils sont défectueux

Le bilan le plus lourd causé par ce tueur silencieux a été enregistré dans la wilaya de Mascara où 28 victimes ont été dénombrées.

Quarante-deux personnes sont mortes asphyxiées par le gaz monoxyde de carbone (CO), ce tueur silencieux, en une seule journée durant la période du 24 au 25 janvier 2015. Ces décès évitables sont advenus au niveau des wilayas de Mascara où 28 victimes ont été dénombrées. Ce bilan, communiqué par la direction de la Protection civile fait état de huit autres victimes dans la wilaya de Sétif, trois à Tipasa, deux à El Bayadh et un à Naâma.

Ce bilan macabre itératif à chaque saison d’hiver, est souvent dû à l’utilisation d’appareils de chauffage et chauffe-bains sans la moindre précaution d’usage ni d’installation conforme aux normes de sécurité en vigueur. C’est le plus lourd bilan enregistré par les agents de la Protection civile depuis le début de l’hiver. Chaque année, quand les chauffages fonctionnent à plein rendement et que l’on se calfeutre dans les maisons, de pareils accidents surviennent. La période hivernale et plus particulièrement les épisodes de froid intense sont ceux qui présentent le plus de risques.

Faut-il rappeler que le monoxyde de carbone est un gaz inodore, incolore et indétectable dont la production résulte d’une mauvaise combustion. Tous les modes de chauffage, de production d’eau chaude et, plus généralement tous les appareils de combustion, sauf électriques, peuvent produire du CO.

Enormément d’appareils de contrefaçon défectueux, provenant de Chine en particulier, circulent sur le marché algérien. Le ministre du Commerce avait déjà évoqué plus de 40.000 appareils de chauffage répartis dans 18 containers bloqués récemment dans plusieurs ports du pays pour non-conformité aux normes minima de sécurité. Leur nombre pourrait être encore plus important. D’où la nécessité de faire appel à des spécialistes pour vérifier l’état de l’appareil avant tout usage.

Ce genre d’accidents est un mal qui survient principalement en hiver, encore plus lors des périodes de grand froid. Plus de 75% des intoxications au monoxyde de carbone (CO), première cause de mortalité par gaz toxique, ont en effet lieu pendant les deux saisons qui s’étalent d’octobre à mars, où l’on chauffe à fond les habitations. 85% de ces intoxications surviennent de manière accidentelle à domicile, indiquent des statistiques responsables. Contrairement au gaz de ville, ce gaz est inodore, invisible et non-irritant, c’est-à-dire qu’il ne fait ni tousser ni éternuer, précisent les spécialistes.

Il est à l’origine chaque année de près de plusieurs centaines d’intoxications qui nécessitent une prise en charge médicale immédiate et de dizaines de décès dans les habitations chauffées. Ces accidents sont pourtant évitables pour peu que soient vérifiés les appareils utilisés par des spécialistes. Seul un traitement précoce par oxygène permet de diminuer les conséquences de l’intoxication. Il est donc essentiel de repérer les symptômes pour alerter à temps les secours. Ces symptômes varient d’un individu à l’autre. Les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes sont particulièrement sensibles. L’intoxication peut être sévère de forme aiguë ou chronique. Les symptômes les plus fréquents sont les maux de tête, une grande fatigue physique inhabituelle, souvent accompagnés de nausées et/ou de vomissements. Tous ces symptômes ne se manifestent pas forcément en même temps.

Il est impératif donc, voire vital, de vérifier les installations de chauffage du domicile chaque année avant la période de grand froid. On a beau en effet entendre parler des dangers du CO, mais «ça n’arrive qu’aux autres!». On n’est pas toujours conscient d’avoir chez soi des appareils susceptibles d’émettre ces gaz silencieux qui sèment la mort. Les principales sources d’intoxication sont les systèmes de chauffage (radiateurs), de production d’eau chaude, dont les chaudières qui sont à l’origine de 42,4% des cas, ou encore les appareils de cuisson, comme les cuisinières, barbecues et autres.

Pour chauffer son logement en toute sécurité, il est conseillé chaque année, avant que l’hiver n’arrive, de faire vérifier et entretenir ces installations de chauffage et de production d’eau chaude. L’objectif essentiel étant d’empêcher une mauvaise combustion due surtout à des appareils défectueux en évitant la présence d’impuretés ou une évacuation insuffisante des gaz causée par un conduit mal raccordé ou obstrué.