Discours de Bouteflika : « un mépris violent des hommes valeureux »

Discours de Bouteflika : « un mépris violent des hommes valeureux »

n-BOUTEFLIKA-huge.jpgLe Président de la République vient de s’exprimer, tout comme à son habitude, à travers une missive à l’attention du « peuple ». Le moins que l’on puisse dire est que son contenu est choquant et attentatoire à l’intelligence des Algériens.

 

Ainsi, estime-t-il que par son quatrième mandat, il se sacrifie pour l’Algérie, à l’image des chouhadas. On savait que le cynisme était un ingrédient du populiste mais cela devrait avoir tout de même des limites. Comment peut-il comparer sa vie menée 53 ans durant sous les ors de la République, un accès sans limites aux richesses du pays, une noria de prédateurs serviles autour de lui pour répondre à ces moindres désirs avec le sacrifice par la mort digne et héroïque des braves chouhadas ? C’est un mépris violent contre la mémoire de ces hommes valeureux et patriotes.

« Malgré ma condition physique actuelle, je reste jusqu’à la fin du mandat ». Autrement dit, « je veux finir ma vie comme un roi, même impotent et même si le pays en payera une facture incommensurable ». Lorsque Monsieur Bouteflika avait été ramené par l’armée en 1999, il fit une campagne, pour la galerie, avec un slogan « El Izza oua El Karama ».

Recevant aujourd’hui, dans son état physique dégradé, les Présidents étrangers prêts à le soutenir pour mieux soutirer à l’Algérie des contrats et de l’argent, la fonction présidentielle s’est transformée en le contraire de son slogan.

En 16 ans de sa présidence, les institutions du pays ont été saccagées, l’économie brisée, la richesse du pays dilapidée, la jeunesse fourvoyée, la morale terrassée. Tout le monde avait fini par comprendre cela. Mais jamais les Algériens n’avaient imaginé une fin annoncée si piètre et si ridicule d’un régime politique sans conscience et sans patriotisme.

Mais tout a un terme. Le jour où cette malheureuse comédie sera cloturée, les Algériens auront eu le temps de comprendre l’ampleur du désastre. Celles et ceux qui auraient participé à l’orgie Bouteflikienne pourront alors être fiers de leurs méfaits ! »

Soufiane Djilali