Détournements, gaspillage, projets financés mais jamais lancés : Comment est dilapidé l’argent du peuple

Détournements, gaspillage, projets financés mais jamais lancés : Comment est dilapidé l’argent du peuple

4-Assemblée_populaire_nationale_(Algérie).jpgLes aides financières accordées à des associations inactives, quand elles ne sont pas, tout bonnement fictives, ou encore des budgets additionnels alloués à des projets qui n’ont même pas été réalisés, sont autant de constats dressés par les députés lors de l’examen du projet de loi portant règlement budgétaire (LRB) pour l’exercice 2012. On en saura plus après les réponses du ministre des Finances et le vote du texte prévu pour demain.

Pour l’heure, on connaît le mode d’emploi utilisé pour dilapider l’argent du peuple. Lors de l’examen du projet de loi portant règlement budgétaire (LRB) pour l’exercice 2012, hier, des députés se sont enfin penchés sur certaines carences qui caractérisent la gestion des dépenses publiques.

Dans le pack de points noirs soulevés figuraient : les aides financières accordées à tort et à travers à des associations sans activités, quand elles ne sont pas tout bonnement fictives. «Comment se fait-il que l’Etat accorde des aides financières à des associations et à des organisations fictives n’ayant pas rendu leur rapport, tel qu’exigé par la loi ?», s’est ainsi interrogé l’élu Lakhdar Benkhellaf du Parti de la Justice et du développement (PLJD) lors de sa prise de parole. Le même député a aussi dénoncé la multiplication des comptes d’affectation spéciaux et le «détournement», selon lui, de certains à des projets autres que ceux pour lesquels ils avaient été créés. Sur un autre chapitre, M. Benkhellaf a interpellé le ministère des Finances sur les postes vacants au niveau des départements ministériels, estimés à 143 000 en 2012 et à 130 000 en 2011, tout en enregistrant un reste à réaliser des projets de 188 milliards de dinars. Des interrogations d’autant plus pertinentes, estime pour sa part le député Brahim Boulghane du Front de libération national (FLN), que les mêmes observations sont émises chaque année par la Cour des comptes sans que le ministère des Finances prenne en considération ces remarques. «Depuis 2010, nous parlons des postes vacants et de promotion de l’emploi des jeunes sans que la situation change», a-t-il affirmé. Pour sa part, le député Nourdine Essaad du FLN a évoqué le non-lancement de plusieurs projets de développement inscrits dans la loi de finances initiale de 2012 et la loi de finances complémentaires de la même année. D’autant plus que sur ce chapitre du financement, ce sont tous ces budgets additionnels alloués à des projets qui n’ont même pas été réalisés, ou encore ceux versés à des orga-nismes ou ministères dont le budget initial n’a pas été consommé qui ont été mis à l’index. Concernant les écarts enregistrés entre les prévisions et les réalisations des budgets, objet de la LRB, des députés ont estimé que ces écarts demeuraient importants expliquant cela par «l’absence d’une vision claire» dans l’éla-boration des lois des finances.

Lyes Sadoun

Pour un examen de la LRB une fois par an

♦♦ D’un autre côté, la majorité des intervenants ont souhaité réduire l’année de référence de l’étude de la LRB, actuellement de trois années, à un rythme de deux ou une année, et ce, pour permettre un contrôle plus efficace de la gestion des fonds publics. Le débat sur le projet de LRB 2012 se poursuivra aujourd’hui lundi, an attendant les réponses du ministre des Finances aux questions soulevées par les membres de l’APN, ainsi que le vote du texte prévus pour demain mardi.

L.S